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La News du VÉGÉTAL#28

MARS 2024

| Travaux de saison
Suivre les cultures en place et anticiper les semis !

Céréales : savoir estimer les risques

Au début du printemps, il est toujours bon de garder un oeil sur les céréales !

 

Voici venu le temps d’estimer le risque de verse des céréales :

Lorsque les céréales atteignent le stade Epi 1cm, il est temps de décider de l’intérêt de l’application d’un régulateur ou non. Ils agissent sur l’élongation de la tige et sur l’épaississement des parois végétales, et permettent de limiter la verse des céréales.
L’évaluation du risque est indispensable pour optimiser la rentabilité et éviter des traitements inutiles, ou qui pourraient engendrer des phytotoxicités impactant le rendement dans le cas de mauvaises conditions d’application.
Plusieurs paramètres ayant un impact sur le risque de verse entrent en jeu pour aider la prise de décision :
– La sensibilité variétale : le risque est important lorsque la note de sensibilité à la verse est égale ou inférieure à 5.
– Les pratiques culturales : les semis précoces, les fortes densités de semis, les apports azotés importants à fin tallage sont autant de pratiques qui favorisent la verse.
– Les conditions climatiques : lorsque le stade Epi 1 cm arrive tôt et que la montaison débute dans les jours dits courts, le risque de verse est plus élevé, puisque ces conditions sont favorables à l’étiolement de la céréale.

Certains OAD permettent de calculer le risque de verse par zonage dans les parcelles de céréales. C’est le cas de WANAKA, notre outil de modulation de la fertilisation azotée. Cette année, pour toute commande de WANAKA sur céréales, une carte de risque de verse vous est offerte.
Enfin, si une intervention est décidée, il est nécessaire d’appliquer le traitement sur des cultures en bon état et avec des conditions climatiques favorables pour favoriser une bonne action.

Un T1 pas toujours justifié ?

Selon les années, les traitements fongicides au stade 2 nœuds ou avant l’étalement de la dernière feuille du blé (T1) sont plus ou moins utiles et justifiés, et notamment pour le contrôle de la septoriose.
Cela peut s’expliquer par des périodes climatiques peu favorables aux maladies ou une efficacité importante des solutions de T2 (à dernière feuille étalée des céréales).
En moyenne, les T1 ne sont rentables que dans près de 30% des situations, hors arrivée précoce des rouilles. Il permet un grain de 1.8 quintaux à l’hectare alors que son coût représente environ 3 quintaux à l’hectare.
L’impasse du T1 est préconisée pour les variétés peu sensibles à la septoriose (note supérieure ou égale à 6.5), sauf arrivée précoce de la rouille jaune. Pour les autres variétés, il est essentiel de s’adapter aux conditions de l’année et de suivre l’évolution des maladies (Bulletins de santé du végétal, outil d’aide à la décision – XARVIO), notamment pour les variétés cultivées les plus sensibles.

Contre la septoriose, prévoir de n’intervenir au stade 2 nœuds que lorsque :
– Variétés sensibles : Au moins 20 % des F2 actuelles présentent des symptômes
– Variétés peu sensibles : Au moins 50 % des F2 actuelles présentent des symptômes

Enfin, en cas de présence de rouille jaune, un traitement peut être déclenché dès le stade épi 1 cm en présence de foyers actifs, ou dès les premières pustules à partir de 1 nœud.

Gestion des prairies : exploitation d’automne des dérobées

 

L’hiver 2023-2024 a été particulièrement pluvieux, comme chacun a pu le constater, affectant les semis d’automne. Toutefois, l’automne et l’hiver ont aussi été doux, ce qui s’est avéré très favorable à la croissance de l’herbe, en particulier pour les cultures dérobées.

Cette année, on observe des cultures dérobées composées de ray-grass italien (RGI) et de légumineuses, semées tôt (avant le 10 septembre), qui n’ont pas été exploitées à l’automne. Les pluies incessantes expliquent en partie cette situation : l’accès aux parcelles par les engins ou le bétail étant impossible, l’exploitation n’a pas pu se faire cet automne. Cependant, les conséquences sur les légumineuses sont plutôt négatives : un développement important à l’automne suivi d’épisodes froids a entraîné la pourriture des légumineuses sous le ray-grass, et elles ne repousseront pas au printemps. Le ray-grass, très développé, peut également être plus sujet à la verse.

 

Exemple de dérobées semées fin septembre (photo du 27 février), sans exploitation à l’automne :
– À gauche : RGI + vesce + trèfles annuels.
– À droite : RGI + trèfles annuels.

Les semis tardifs permettent aux légumineuses de rester présentes en sortie d’hiver et d’avoir suffisamment de lumière pour la pousse de printemps.

 

Déprimage des parcelles de fourrages

Les conditions d’accès aux parcelles et même aux chemins pour y accéder sont plus difficiles cette année. Le déprimage a pu commencer sur les parcelles les plus saines et reste indispensable pour garantir la qualité des coupes suivantes. Même si cela n’est pas optimal, il est recommandé de débrayer certaines parcelles avant le déprimage.

Anticipez, préparez votre semoir

 

Puisque la meilleure génétique d’un maïs s’exprimera notamment grâce à une bonne implantation, l’étape du semis est capitale pour la réussite de la culture. La qualité du semis influence la rapidité et l’homogénéité de la levée, l’installation des plantes et leur future tolérance au stress hydrique. Le choix de la variété adaptée au contexte pédoclimatique local est très important. Cependant, la meilleure génétique ne pourra exprimer son potentiel en termes de rendements et de qualité uniquement si la préparation du sol et le semis sont réussis. Pour ce faire, la vérification des pièces d’usure et divers réglages du semoir sont essentiels. Il est capital d’avoir un semoir en bon état avant d’attaquer la saison.

 1 Vérifier les éléments semeurs

Un sillon profond et au tracé net permettra une meilleure régularité et augmentera la précision du semis. En effet, les graines ne pourront pas rouler dans le sillon et un espacement régulier entre les graines permettra d’optimiser le développement des plantes et leur potentiel sur un espace identique. De plus, la graine sera à une profondeur régulière, ce qui permettra une levée plus homogène.

 2 La distribution

Après un nettoyage, examinez l’usure des disques afin de vous assurer qu’il n’y ait pas de déperditions et une bonne étanchéité. Vérifiez l’état du sélecteur ; ses dents ne doivent pas être usées pour ne positionner qu’une seule graine par trou sur le disque. Par la suite, au semis, le réglage devra être adapté à la taille de la graine.

Contrôlez l’état d’usure du soc et des pointes de semis. Si cette pièce qui forme le sillon est usée, la graine pourra rouler dans le sillon et le semis sera irrégulier. La profondeur de semis sera également dégradée. Les disques ouvreurs sont à changer lorsqu’ils font 36 cm ; un disque neuf mesure 38 cm.

 3 État des courroies et conduits d’aspiration

Inspectez scrupuleusement l’état des tuyaux reliant les différents éléments semeurs à la turbine et changez-les si nécessaire. Pour les semoirs télescopiques ou repliables, les rangs situés aux extrémités sont plus particulièrement exposés. Assurez-vous que le déflecteur à poussière en sortie de turbine dirige le flux d’air vers le sol, à une hauteur comprise entre 20 et 30 cm. Vérifiez l’état général et la tension des courroies. En cas d’utilisation d’un contrôleur de semis, soufflez les capteurs de graines.

 4 Les boites de distance

 

 

Vérifiez l’état des barres hexagonales et des pignons. Vérifiez l’état des chaînes, des tendeurs, le bon alignement général et leur bonne lubrification.

 5 Les fertiliseurs et les micro-granulateurs

Vérifiez la distance entre fertiliseurs et ligne de semis sur une surface dure (béton) → 5 cm. L’engrais starter classique doit être positionné 5 à 7 cm sur le côté de la graine, 3 à 4 cm sous la ligne de semis. Veillez à suffisamment avancer pour que les éléments travaillent bien dans l’axe.

Contrôlez l’état général des trémies, la bonne rotation des axes et le type de vis de distribution. Vérifiez la bonne étanchéité des tuyaux et l’absence de pincement et de coude.

Concernant les micro-granulateurs, vérifiez la propreté des trémies mais également celle des vis sans fin. Effectuez un nettoyage complet à l’air, sans huile ni eau pour une distribution optimale des micro-granulés.

Inspectez l’étanchéité des tuyaux de descente et leur position sur l’élément semeur. Assurez-vous que le débit entre chaque rang n’excède pas 10 %.

À l’utilisation, videz les éléments chaque jour ; l’humidité ambiante peut engendrer des prises en masse et des colmatages.

Après avoir contrôlé tous ces éléments, il restera à vérifier la densité de semis (13,3 cm entre chaque graine pour un écartement de 75 cm correspondra à 100 000 graines/Ha). Vous pourrez utiliser les réglettes de contrôle de densité. N’oubliez pas également de vérifier régulièrement, et selon le type de sol, la profondeur de semis dans les champs.

Faites fonctionner le semoir à vide et écoutez d’éventuels bruits anormaux, synonymes de problèmes, comme un roulement abîmé…

N’oubliez pas les éléments suivants : au niveau de l’attelage sur le tracteur, réglez pour que le châssis soit parallèle au sol. Au travail, celui-ci doit être à une hauteur permettant l’horizontalité des parallélogrammes.

Attention à la pression des pneus du semoir. Une sous-pression de gonflage des pneus du semoir augmente la densité de semis de plus ou moins 1000 graines.

Si vous le souhaitez, nous pouvons vous accompagner pour réaliser ces contrôles.