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La News du VÉGÉTAL#23

#23 | Nos essais
Le seigle, une culture rustique et étouffante

Après un essai prometteur en 2021, un nouvel essai sur la culture de seigle a été mené cette année à Yffiniac (22).

L’essai a été mené en grandes bandes en comparaison avec du blé, sur une parcelle caillouteuse, à potentiel modeste.

La variété en test était le KWS Trebiano, comparé à un mélange de variétés de blé. Les résultats sont indiqués dans le tableau suivant :

Comme attendu sur cette culture, le potentiel est un peu inférieur au blé (3 qx/ha), et le taux de protéine en retrait également (1 point).

Ces résultats viennent nuancer les résultats de 2021, qui était une année exceptionnelle pour le seigle, où toutes les variétés sont arrivées en tête, devant le témoin triticale et loin devant le témoin blé.

Malgré un potentiel légèrement moindre qu’un blé en général, le seigle présente plusieurs intérêts agronomiques :

  • Fort pouvoir étouffant : semé dense, il peut être un véritable outil pour gérer les adventices.
  • Besoin en azote modéré : là où un blé nécessite environ 3 unités par quintal, le seigle n’en a besoin que de 2,3. Ce qui représente une économie d’azote de plus de 20%.
  • Diversification des assolements: c’est un atout pour gérer les cycles des pathogènes, adventices et ravageurs dans la rotation. Même si c’est une céréale d’hiver (il n’apporte pas de point supplémentaire pour la PAC) soumis aux mêmes bio agresseurs que le blé ou le triticale, les sensibilités aux maladies par exemple sont différentes. Le seigle est plus sensible à l’ergot, mais moins au piétin verse.
  • Valorise les terres à faible potentiel: le seigle est rustique et supporte bien les sols froids, acides, pauvres et superficiels. Il est en revanche sensible à l’excès d’eau.
  • Production de paille: 8 à 10 t/ha contre 3 à 4 t/ha pour du blé, et de qualité supérieure.  (Voir la photo comparant la hauteur du seigle dans l’essai : 1,50m contre 75cm pour le blé).

Concernant le pouvoir étouffant pour la gestion des adventices, l’intérêt était visible sur le ray-grass, qui était présent dans le seigle, mais moins développé que dans le blé comme illustré dans les photos ci-dessous.