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La News du VÉGÉTAL#23

#23 | Travaux de saison
Les thématiques du mois

L’actualité du colza

Les semis de colza sont à ce jour réalisés avec une grande disparité de dates de semis selon les secteurs géographiques et de ce fait, des stades très hétérogènes. Certains semis ont subi les averses orageuses provoquant de la battance et des levées irrégulières. Certaines parcelles nécessitent un re-semis. En dehors de ces épisodes de forte pluviométrie, la somme de température a permis en règle générale un bon départ végétatif des colzas.
En ce qui concerne les ravageurs d’automne, le colza peut subir des attaques gênant son développement et son peuplement du semis au stade 4-6 feuilles.

Les dernières périodes de météo plus clémentes ont été favorables aux attaques d’altise et ces derniers jours, ce sont les tenthrèdes qui sont repérées dans de nombreuses parcelles.

Altises

Il faut surveiller dès la levée jusqu’au stade 3 feuilles inclus la présence de petites altises dans les parcelles. Le seuil de traitement est de 8 pieds sur 10 avec des morsures et 25% de la surface foliaire attaquée (photo ci-dessous).

 

Pour l’altise d’hiver (grosse altise), le seuil d’intervention est le même que pour la petite altise.
Dans un contexte de résistance des altises d’hiver aux pyréthrinoïdes, la lutte insecticide contre les altises ne doit s’envisager que :
– si la survie de la culture est incontestablement menacée, du stade cotylédons jusqu’à 3 feuilles étalées du colza ;
– à partir d’un raisonnement à la parcelle (observation minutieuse de l’évolution des dégâts) ;
– si les insectes sont suffisamment actifs et nombreux (rappel : insecte à activité nocturne) ;
– si la culture pousse moins vite qu’elle n’est dévorée ;
– en respectant les précautions et règles d’usage des insecticides (volume d’eau…).

Tenthrède

Les attaques de tenthrède peuvent s’avérer très rapides et conduire à des dégâts importants. L’adulte, un hyménoptère (comme les abeilles ou les frelons) d’une couleur orangée, n’est pas nuisible à la culture, contrairement à la larve à l’aspect de chenille qui est très nuisible (photo ci-dessous). Elle peut dévorer le double de son poids en même pas 24 heures.
Seulement quelques jours de gestation suffisent pour que les femelles pondent leurs œufs pouvant aller donner jusqu’à 300 œufs ! Moins d’une semaine plus tard, les « fausses chenilles » apparaissent et commencent à dévorer les feuilles pour se nourrir.

Attention à n’intervenir spécifiquement qu’en cas de risque avéré pour la culture. Le seuil d’intervention est fixé à plus d’un quart de la surface végétative consommée.

 

Graminées

Les conditions météo, humidité et douceur sont favorables aux repousses de céréales. Nous observons également beaucoup de ray-grass dans un contexte de développement des cas de résistances.
Si ces repousses sont trop nombreuses > 6-8 pl./m2, il faut intervenir avec un antigraminée spécifique avant le tallage de ces repousses.
Pour une bonne efficacité, intervenez en conditions poussantes (températures douces et hygrométrie > 60/70%).

Maïs 2023

 

Depuis quelques jours ou semaines, les chantiers d’ensilage battent leur plein. Selon les secteurs géographiques, certains sont terminés notamment en Ille-et-Vilaine tandis que d’autres plus à l’ouest sont plus proches du commencement. Les conditions météo permettent de réaliser les chantiers dans de très bonnes conditions.

Après avoir connu un étalement des semis et des implantations tardives, de bonnes périodes météo au mois de juin et l’été pluvieux ont été de bon augure pour les maïs. Les sommes de températures élevées en ce mois de septembre ont accéléré la maturité du maïs. Malgré l’anticipation des récoltes, les taux de matières sèches sont dans beaucoup de situations élevées (37 -39 MS).

Cette année, avec une bonne réserve hydrique en règle générale, les maïs sont restés bien vert mais avec un stade de grain plus avancé, contrairement à 2022.

Le rendement et la qualité sont au rendez-vous cette année. De quoi refaire les stocks de fourrage qui nourriront les animaux toute l’année et permettront un bon potentiel laitier.

Cette semaine, les premières récoltes de maïs grain sont programmées à l’est. Les prévisions clémentes annoncées doivent favoriser ces récoltes.  Des échantillons ont été réalisés sur ces secteurs avoisinant les 34 -35 d’humidité.

De plus, une prime précocité est mise en place afin de démarrer, et de faciliter la gestion des plannings de récolte : +6€ semaine 40 et +3€ semaine 41

Renseignez-vous auprès de votre technicien ou en magasin.

Désherbage des céréales, l’agronomie avant tout !

 

Dans un contexte de progression des résistances aux herbicides (graminées comme dicotylédones), les herbicides doivent être considérés comme la dernière étape d’une stratégie de désherbage.

En effet, la réussite du désherbage des céréales, et plus particulièrement des graminées comme les ray-grass et les vulpins, passe en premier lieu par les leviers agronomiques avant les programmes herbicides. Les principaux leviers à mettre en place sont la réalisation, quand cela est possible, de faux semis, décaler la date de semis (de 10 jours) et le labour. Si un maximum de ces leviers sont mis en place, nous constatons un niveau d’efficacité net notamment pour le labour*.

Il est primordial de mettre ces leviers en place pour limiter le salissement dès le démarrage de la culture.

Un passage d’herbicide en post semis prélevée de la céréale est à privilégier, et permettra si besoin d’effectuer un deuxième passage en post levée précoce.

Dans les situations relativement « propres » concernant les graminées, un passage à l’automne avec 2 matières actives (Prosulfocarbe, Flufénacet, Chlortoluron) combiné aux leviers agronomiques donneront un bon niveau d’efficacité.

Dans les situations de résistances et de forte densité, il faudra raisonner en programme avec un passage en prélevée avec au moins une matière active antigraminées puis un passage à 1-2 feuilles de la céréale avec là aussi 2 matières actives antigraminées.

Pour préserver tout le potentiel, il faut respecter quelques précautions :

– un semis à minimum 2 cm de profondeur avec une bonne préparation du lit de semence ;

– être attentif à la météo annoncée ;

– ne pas traiter si des cumuls supérieurs à 15 mm sont annoncés dans les 2 jours afin d’éviter un risque de phytotoxicité.

Pour choisir son programme, il faut se poser quelques questions vis-à-vis de la réglementation :

Pour le « Prosulfocarbe », l’utilisation de buses à injection d’air « homologuées » est obligatoire. Il faut également s’assurer qu’aucune culture non-cible soit présente dans un rayon d’1km. Pour vérifier, utilisez l’outil Qualicible : https://quali-cible.syngenta.fr/portail-quali-cible/home.

Pour le « Chlortoluron », il faut s’assurer que les variétés de blés soient tolérantes et que les parcelles soient non drainées.

Pour le « Flufénacet associé », il faut s’assurer, selon les spécialités, que les parcelles soient non drainées et qu’un dispositif végétalisé permanent de 20 m soit mis en place vis-à-vis des cours d’eau et point d’eau.

*Labour occasionnel pour enfouir les graines des adventices, et attendre 3 à 4 ans pour que leur faculté germinative soit proche de zéro.

Pensez à la bande double densité lors de vos semis

Il est nécessaire de réfléchir à sa stratégie de fertilisation dès le semis car on a tendance à se focaliser sur le prix des intrants phytosanitaires alors qu’aujourd’hui, les 100 kg d’ammonitrate coûtent plus cher qu’un programme fongicide :

✅ Valorisez au maximum le reliquat présent en sorti d’hiver,

✅ apportez les 100 kg d’ammonitrate au plus juste des besoins grâce à la bande double densité.

Dans la vidéo 🎥 suivante, Mickaël, Technicien Agro-environnement, vous présente plus en détail les intérêts de la bande double-densité : https://youtu.be/Tdf5mzNNrhg

Quels couverts après un maïs ?

Mettre en place un couvert après la récolte de maïs n’est pas le plus simple. Les températures qui déclinent surtout quand on s’approche des semis de novembre vont nous contraindre à changer de stratégie, et surtout à changer d’espèce.

On peut exclure le tournesol, le sarrasin ou encore les trèfles annuels qui manqueront de chaleur. Les espèces qui s’en sortiront le mieux sont les graminées (avoine rude, seigles), la phacélie ou encore les légumineuses à grosse graine (féverole ou pois). La moutarde blanche peut également être un bon candidat dans les rotations ne comportant pas d’autres crucifères (colza ou choux).

Même si les couverts semés tardivement font moins de matière sèche qu’un couvert semé au mois d’août par exemple, ses rôles sont similaires : capter le reliquat azoté et structurer le sol. De la minéralisation de printemps peut intervenir avant une destruction pour installer un second maïs par exemple, ce sont toujours quelques unités d’azote qui ne sont lixiviées.