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La News du VÉGÉTAL#17

#17 | Travaux de saison
Les travaux de printemps

Actualités céréales et colza

 

Les conditions météo révèlent un début d’année moyen plus chaud et plus humide que les précédentes. Nous connaissons un excès de température par rapport à la moyenne des 20 dernières années :+ 5 à 17%.  Ces températures engendrent une précocité et une montaison atypique plus rapide, avec quelques variations selon les zones géographiques où nous sommes plutôt dans la moyenne historique des 20 dernières années.

Certaines parcelles souffrent des cumuls de pluviométrie, que nous avons connu dernièrement particulièrement les sols hydromorphes. Ces parcelles ou zones subissent une asphyxie racinaire et de ce fait une mauvaise assimilation des fertilisants et des éléments du sol. Ceci cumulé aux températures fraiches la nuit et les vents de nord en journée qui ne favorisent pas une bonne minéralisation.

 

Blé

Les blés sont majoritairement à des stades phénologiques de 2 nœuds à dernière feuille.

Concernant le contexte maladies, la pression reste faible. Les pluies importantes sont favorables au développement de la septoriose. Les variétés sensibles (notes septoriose <6,5) sont à surveiller particulièrement. Les fortes amplitudes thermiques associées à un rayonnement important et des ondées ont provoqué des marquages physiologiques importants. Certaines variétés sont plus touchées (Chevignon). Il ne faut pas confondre ce marquage qui est présent essentiellement sur les feuilles du haut et le bout des feuilles avec la septoriose qui, elle, touche en priorité les feuilles du bas et profite des pluies pour remonter.

La pression rouille jaune est très faible également. Nous nous souvenons des fortes pressions, notamment ces dernières campagnes et surtout l’an dernier. À ce jour concernant la rouille jaune, il y a peu de présence. Il faudra surveiller les variétés sensibles (célébrity, campesino, gravure, perkussio…). Les semis plus précoces sont potentiellement plus touchés par quelques pustules sur feuilles. Les zones côtières sont comme d’habitude plus à risque.

Pour le dernier apport d’engrais ciblé au stade dernière feuille, ce stade est le meilleur moment pour atteindre les objectifs de poursuite de l’alimentation, assurer un bon remplissage du grain et optimiser le taux de protéine.

Orge

Les orges sont à des stades allant de 2 nœuds à sortie des barbes. La rhynchosporiose est présente sur de nombreuses parcelles (LG Zebra, Majuscule, LG Caïman). La maladie est favorisée par des pluies fréquentes et des températures fraiches. La météo de ces derniers jours explique donc la présence et la recrudescence de la maladie. Nous pouvons également rencontrer quelques symptômes de jaunisse nanissante. La douceur de l’automne a été favorable au bon tallage des orges mais également aux vols de pucerons.

Colza

Les colzas sont en pleine floraison. On observe peu de maladies, cependant il est déjà relevé la présence de charançons des siliques. Peu de parcelles sont arrivées au stade de sensibilité qui va du stade G2 à G4 (remplissage des siliques à 10 premières siliques bosselées). Un contrôle du charançon des siliques, peu nuisible, évite les infestations ultérieures de cécidomyies dont les larves provoquent l’éclatement des siliques et pour lesquelles aucune solution insecticide n’est disponible. (Seuil intervention : un charançon pour deux plantes au-delà des 10 M de bordure). Quelques colonies de pucerons cendrées peuvent être observées en bordure de parcelle. Le seuil d’intervention est de deux colonies par m². Une intervention peut être limitée aux bordures et il conviendra d’observer et de prendre en compte la présence d’auxiliaires pour orienter la prise de décision.

Semis de maïs : les clés de la réussite

La réussite de la culture du maïs passe en grande partie par celle de son implantation. Il est donc nécessaire d’avoir un semoir bien réglé (voir la News du végétal du mois de mars).

Il conviendra de mettre en place tous les facteurs permettant d’obtenir une bonne levée et une bonne vigueur de départ. Le cycle du maïs est court par rapport à d’autres cultures. À l’image d’un sportif, comme un sprinteur, il est inimaginable de rater son départ !

La préparation de sol devra permettre d’avoir une terre suffisamment fine pour assurer un bon contact graine-sol avec quelques mottes et un bon rappuyage. Ne pas oublier si besoin de fissurer le sol afin de permettre un bon développement racinaire du maïs et l’aider à aller chercher des réserves en eau plus profondes en période sèche.

Le semis est l’opération la plus importante de l’itinéraire car il détermine le peuplement, le nombre de pieds par hectare. Un semis réussi est une levée homogène, une répartition régulière, c’est-à-dire un taux de levée entre 95 et 100%. Pour le semis, le sol devra être réchauffé avec une température durable de 10°c afin d’assurer une bonne germination.

Les conditions de l’année sont très différentes de l’an dernier, la pluviométrie nous permet d’avoir des sols plus humides. Ce point essentiel ne devrait pas être un facteur limitant. Il faudra savoir être patient et réaliser les interventions culturales sur un sol bien ressuyé. Tout lissage ou tassement de sol sera nuisible au bon enracinement du maïs.

L’apport d’engrais starter, localisé sur le rang, favorisera le démarrage de la culture. C’est d’autant plus important pour les semis précoces et quand les conditions sont moins favorables. En cas d’utilisation d’engrais starter, c’est l’élément phosphore qui, quand il est localisé à proximité de la plante, apporte un supplément de vigueur au départ et un gain de précocité (floraison et récolte).

On visera un semis à 4-5 cm de profondeur. Trop superficiel, on peut craindre les dégâts d’oiseaux ou le manque d’humidité autour de la graine. Trop profond, la durée de levée sera plus longue et la graine plus exposée aux ravageurs (taupins…).

En début de chantier et à chaque fois que les conditions changent, il est recommandé de contrôler la qualité du semis et les réglages. Pour garantir un semis homogène, il est recommandé de ne pas dépasser, en bonnes conditions, 7-8 km/h avec un semoir conventionnel. En conditions plus difficiles, la vitesse sera réduite à 5 km/h.

Surveiller bien régulièrement la densité, la profondeur et la régularité du semis

Gestion des prairies au printemps

Les précipitations du mois de mars ont été très excédentaires et ont contraint certains troupeaux à rentrer en bâtiment pour éviter le piétinement. Mais conjuguées aux températures de saison, elles permettent des pousses de l’herbe dans la moyenne décennale pour le mois d’avril.

Les pâturages de cette période forment un fourrage équilibré en UFL/PDI et bon marché. Il est crucial de bien le valoriser en respectant les hauteurs d’entrée et de sortie. Attention donc à ne pas dépasser les 15cm en entrée pour éviter le gaspillage (ou bien gérer au fil avant). À la sortie, attention au sur-pâturage, et ne pas descendre sous les 5cm, sous peine d’attaquer la gaine de la graminée et de retarder la reprise.

Mais sur les exploitations avec un chargement faible (cf figure ci-dessous), la pousse va rapidement dépasser les besoins du troupeau et la fauche va devenir nécessaire.

Quelles parcelles :

Les fauches de printemps peuvent intervenir sur les prairies de fauche bien sûr mais aussi sur les paddocks pâturés. Privilégier bien sûr les parcelles les plus hautes (>15 cm) et avec les espèces les plus précoces (fétuques élevées, Dactyles, Raygrass anglais précoce). La fauche va favoriser une repousse de qualité également pour les légumineuses qui ont besoin de lumière pour se développer. Une fauche fin avril/début mai favorisera un pâturage de qualité en juin.