Décembre 2022 : le mois des extrêmes thermiques

Dans notre précédente newsletter, nous évoquions un démarrage du mois de décembre très froid. En effet, jusqu’au 17 décembre, nous étions encore sur des températures moyennes entre 3 et 6°C inférieures à la moyenne des 10 dernières années sur cette même période. La donne s’inversa complètement à partir du 18 décembre avec l’arrivée de la douceur. On passe alors en 2 jours de températures négatives à des températures moyennes journalières avoisinant les 12°C soit près de 10°C de gradient positif.

Cette douceur se maintiendra sur toute la 2^e partie du mois de décembre avec des températures moyennes entre 1 et 3°C supérieures à celles des 10 dernières années. On atteint même des records de températures durant le week-end de la Saint-Sylvestre en France et dans l’est de la Bretagne. En effet, le samedi 31 décembre sera le plus chaud jamais enregistré en France. Il en est de même à Rennes où la température minimale enregistrée à la station météorologique de Rennes-Saint-Jacques a été de 14,1 °C.

Au global, ce mois de décembre fut le plus chaud de l’histoire à l’échelle du pays (devant 2015 et 2012) avec un excédent thermique de +0,7°C par rapport aux normes de saison. La tendance est différente au-dessus de la ligne allant des Charentes aux Ardennes et notamment en Bretagne où nous terminons avec un déficit compris entre 0 et -1°C.

Côté précipitations, la douceur amena avec elle la pluie. Peu présentes en début de mois, elles arrivent également à partir du 18 décembre et seront présentes sur les deux dernières décades de façon très hétérogènes en fonction des secteurs. On note du 18 au 31 décembre 66 mm à Coëtmieux, 85 mm à Gévezé, 110 mm à Loudéac et 158 mm à Ploeuc-sur-Lié. Au global, décembre 2022 aura, pour certains secteurs, été significativement plus pluvieux que les 10 dernières années et pour d’autres secteurs, c’est l’inverse.

Un mois de janvier 2023 dans la tendance de décembre

Le mois de janvier 2023 est pour le moment, au 23/01, plus chaud que les années passées avec une moyenne de températures excédentaires sur les 2 premières décades, mais en dessous des moyennes de saison sur la 3^e décade. Au global, nous sommes pour la plupart des secteurs à un écart positif compris entre +1 et +2°C. Mais la fraîcheur de ces derniers jours pourrait inverser la donne.

Les précipitations sont très hétérogènes : parfois significativement supérieures aux normes de saison, parfois en dessous, avec une tendance qui peut s’inverser à parfois quelques kilomètres.

Point global depuis le démarrage de cette campagne

L’année 2022 aura donc battu des records climatiques historiques à bien des niveaux. Cette singularité climatique s’est manifestée jusqu’aux derniers jours de l’année avec une douceur inattendue qui contrastait avec la vague de froid de début décembre.

Depuis début octobre, les céréales d’hiver ont connu des épisodes de grande douceur (durant la deuxième moitié d’octobre et à partir du 20 décembre) et des périodes significativement plus froides (1re moitié de décembre). Le bilan global de ces fluctuations est cependant excédentaire, avec un écart à la moyenne 2002-2021 compris entre 0 et + 150°C jour en fonction des secteurs. Cet écart a pour conséquence un avancement de stade d’environ 15 jours par rapport aux normes habituelles. Cet écart est en revanche à nuancer selon les dates de semis.

Côté précipitation, sur ce démarrage de campagne, les cumuls hydriques depuis le 1er octobre sont très contrastés en Bretagne. Le Finistère, le Morbihan, le sud et le centre des Côtes-d’Armor, la baie de Saint-Brieuc et le sud de l’Ille-et-Vilaine terminent l’année sur un écart positif par rapport aux années passées allant jusqu’à plus de 120 mm supplémentaires pour certains secteurs du Finistère et du Morbihan. Les secteurs autour de Lannion, de Dinan, le nord de l’Ille-et-Vilaine et le sud Manche compte un léger déficit hydrique au global depuis le début de cette campagne.