La News du VÉGÉTAL#07
JUIN 2022
La lutte contre les ravageurs d’automne s’effectue par l’obtention d’un colza robuste dès l’automne.
Voici quelques rappels sur son implantation.
Ces dernières années, le réchauffement des températures avec des automnes de plus en plus doux accentue la pression des ravageurs sur les colzas en Bretagne. Ce sont notamment les petites et grosses altises, de la levée au stade 3 feuilles inclus du colza, qui sont les plus problématiques et qui peuvent être rédhibitoires. Contre ce ravageur, plus que la solution chimique, c’est d’abord l’implantation qui est le principal levier pour limiter ces impacts.
Atteindre le stade 4 feuilles avant le 25 septembre est essentiel. Un cumul de 500°C par jour est nécessaire à partir du semis. Dans nos régions, un semis avant le 1er septembre est donc à privilégier.
Une croissance dynamique et continue du colza tout au long de l’automne est également importante. Au-delà de 50 g par pied de colza à l’entrée de l’hiver, très peu de dégâts de ravageurs sont observés par rapport aux pieds plus chétifs. Il faut ainsi veiller à ce que la nutrition du colza soit optimale.
L’association avec des plantes compagnes (trèfles, fenugrec) permet d’accroître la résilience du colza vis-à-vis des maladies et des ravageurs avant l’hiver, et peut permettre un apport d’éléments nutritifs au printemps.
Source : Terres INOVIA
Nos conseils :
Le développement racinaire du colza est un point important pour l’expression du potentiel de rendement de la variété. Ainsi, il est nécessaire de bien travailler son sol afin que la structure permette aux racines d’explorer tous les horizons de terre.
Si un tassement important de la structure est observé, il est nécessaire de travailler profondément le sol juste après la moisson, par le passage d’un décompacteur ou fissurateur puis de rouler pour conserver la fraîcheur. Un déchaumage après la moisson peut être aussi pratiqué (voir l’article Déchaumage de cette Newsletter). Pour les sols argileux, il est préférable de décompacter avant le précédent pour ne pas risquer de remonter des mottes qu’il serait impossible de travailler.
Si aucun tassement n’est observé, un travail du sol juste avant le semis peut suffire.
En conditions optimales d’humidité du sol, il faut disposer la graine à 2cm de profondeur. Si le sol est sec sur 3-4 cm, mais reste frais en dessous, il est préférable de semer jusqu’à 4 cm maximum, afin de positionner la graine sur la fraîcheur.
Enfin, si le sol est sec sur 5cm et plus, semer à 2cm dès lors qu’une pluie significative (10mm) est annoncée.
Il faut viser 25 à 35 plantes au m² à l’automne. L’objectif de peuplement doit permettre d’obtenir des pieds robustes et dépend du type de sol et de l’écartement des lignes de semis. Une surdensité est très néfaste. Elle favorisera l’élongation, les pieds chétifs et peu robustes ce qui pénalisera le rendement surtout en sols à bons potentiels.
Un apport d’azote organique au semis est recommandé (maxi 65 kg N efficaces = dose agronomiquement conseillée et dose plafond selon la Directive Nitrates). Un apport d’azote minéral peut également être envisagé de 20 à 30 unités (si semis en août).
La culture de colza est exigeante en phosphore. La sensibilité maximale commence au stade juvénile et se termine au stade 5-6 feuilles. En Bretagne, les sols sont en général bien pourvus en phosphore grâce aux apports organiques réguliers sur la parcelle, ce qui ne nécessite pas une fertilisation minérale.
Espérons que les conditions climatiques soient optimales pour l’implantation du colza 2022. Bons semis !
Colza au stade 4 feuilles