En Bretagne, l’année 2022 restera historique par la précocité des récoltes, du jamais vu depuis les années 50. Le contexte météorologique et la nuisibilité maladies faible (hors contexte rouille jaune) ont permis d’avoir une récolte qualitative (humidité et PS) et quantitative, avec de bons rendements dans l’ensemble, sans pour autant être une année exceptionnelle.
Des différences importantes de rendements sur les mêmes variétés, en fonction des secteurs, terroirs, dates de semi et des conduites culturales sont notées. Le poste fertilisation tient une part importante dans ces variations de résultats.
A relever : au moment du remplissage (stade « post floraison »), le coup de chaud du mois de mai cumulé au déficit hydrique a permis aux variétés précoces de tirer leur épingle du jeu, grâce à leur stade d’avancement.
En blé comme en orge, aucune variété ne sort réellement du lot cette année. Pour les semis d’automne, il est important de regarder les résultats d’essais en pluriannuel.
Nous vous conseillons toujours d’avoir une analyse sur plusieurs années. Cette préconisation prend tout son sens en 2022, au vu de l’année climatique atypique.

Depuis le semis fin août 2021 jusqu’à la récolte mi-juillet 2022, tout le cycle du colza a été très favorable à exprimer le potentiel de la culture.
Coté ravageurs de début de cycle : limaces, altises et tenthrèdres de la rave, la pression a été plutôt modérée permettant une bonne dynamique de développement du colza.
Nous avons donc eu des belles biomasses avant l’entrée en hiver avec une date de reprise en végétation (stade C1) très précoce vers mi-février. Du point de vue des ravageurs de sortie hivernale : méligèthes et charançons de la tige du colza, la situation a été calme, sans besoin d’intervenir.
Le stade floraison a été atteint dès la fin mars et le stade G1 a suivi début avril. Pour rappel c’est à ce stade qu’on positionne le fongicide pour lutter contre le sclérotinia.
Le temps sec s’est installé dès la mi-avril avec une pression maladie très faible, ce qui a permis au colza d’exprimer à la récolte tout son potentiel, avec des rendements moyens supérieurs à 40 quintaux et quelques performances au-dessus des 50 qtx/ha.

L’adage « Les campagnes se suivent mais ne se ressemblent pas » n’a jamais été aussi vrai qu’entre la campagne 2021 et 2022. En effet, la collecte estivale 2022 s’est déroulée dans d’excellentes conditions climatiques puisqu’à fin juillet elle était quasiment terminée tandis que l’année dernière elle n’avait presque pas commencée.
Du rarement vu en Bretagne à l’image de la sécheresse historique que nous traversons. De fait et à l’inverse, la récolte de maïs s’annonce catastrophique alors qu’elle était record en 2021. Toujours est-il que la collecte estivale 2022 reste un bon millésime avec de bons rendements et de bonnes qualités malgré de fortes hétérogénéités. La seule ombre au tableau réside dans la teneur en protéine du blé, plus faible de 0,4 point que la moyenne quinquennale.
Ainsi, la coopérative Le Gouessant a engrangé environ 150 000 tonnes de céréales et oléo-protéagineux soit une hausse de près de 10%. De plus, le prix élevé des matières premières va permettre à nos adhérents de dégager des marges rémunératrices sur l’activité Productions Végétales.