Le manganèse agit dans la synthèse de la chlorophylle et est nécessaire à la photosynthèse. Cet élément entre également dans le processus d’absorption de l’azote. En faisant le tour des cultures, nous pouvons déjà observer des carences en manganèse sur certaines parcelles de céréales. Elles sont de plus en plus fréquentes, en particulier dans l’ouest de la France. Toutes les céréales sont concernées, et c’est l’orge qui exprime la plus forte sensibilité. Les conséquences sont particulièrement néfastes pour le rendement puisqu’elles peuvent conduire à la disparition des plantes.

Situations à risque élevé :

• Les sols aérés et soufflés
• Les terres sableuses
• Les sols à forte teneur en matières organiques(supérieure à 4 %)
• Les sols acides dont le pH a été trop augmenté par un chaulage (pH supérieur à 7,0)

Symptômes :

• Taches irrégulières de couleur verte à jaune pâle avec des plantes qui dépérissent et ont un port affaissé
• Blanchiments alignés entre les nervures des feuilles
• Ce sont les vieilles feuilles qui sont les premières touchées et selon l’amplitude du phénomène parfois entièrement desséchées.
• Un indicateur important permet de confirmer cette carence. Les endroits tassés et les passages de roues sont souvent visibles, la végétation y est plus verte

En effet, le tassement du sol permet de limiter les difficultés d’absorption pour les plantes et réduit le phénomène.  

Solutions :

• Intervenir en apport foliaire en curatif et de préférence en préventif sur situation à risque connues
• Rouler la parcelle
• Plusieurs passages nécessaires deux à trois semaines après le premier apport

Vigilance concernant la forme de Manganèse apportée :

Il existe de multiples formes de manganèse avec des assimilations et mode d’action totalement différents. La forme Sulfate nécessitera d’apporter des volumes plus importants, avec au moins 5 L/Ha et aura un effet coup de fouet, mais pas suffisamment de rémanence (action limitée 4 à 5 jours).

Afin d’obtenir une meilleure efficacité et plus de rémanence, le produit de notre gamme fixa Mn sous la forme Lignosulfates répondra à nos attentes. Cette forme possède des propriétés adjuvantes naturelles :
– Mouillabilité (étalement)
– Adhésivité (résistance au lessivage)
– Humectante (évite les cristallisations)
– Meilleur taux d’absorption proche de 90 %
– Souplesse d’utilisation (mélange possible avec produits phytosanitaires)

Pour les parcelles à risques, , historique et  nature du sol, il est judicieux d’intervenir en préventif. Un apport foliaire sera à réaliser et à renouveler si besoin.

Afin de prévenir ou de corriger ces carences, les apports foliaires de manganèse s’ils sont réalisés tôt sont très efficaces (fixa Mn 3 L/Ha). En situation de carence importante, il est préférable de fractionner les apports. 

Les conditions météo (voir article dédié) laissent présager des reliquats sortie hiver (RSH) élevés pour 2025. En effet les températures douces (+0.9 °C) ont permis une bonne minéralisation, et le peu de précipitations en décembre (-55 %) a limité le lessivage.

Les RSH peuvent varier fortement selon les situations : au-delà de l’aspect météo, ils dépendent de l’historique de la parcelle (précédent, apports organiques…) et de la profondeur de sol. Il est donc important de connaître le plus possible ses RSH, en faisant des analyses.

Ces valeurs réelles mesurées permettront de piloter la fertilisation au plus précis, au-delà des moyennes régionales utilisées en référence, et d’ajuster le plan de fumure pour valoriser au mieux le potentiel de vos parcelles (valeur mesurée à déclarer dans le plan de fumure avant fin mars).

Des reliquats conséquents (>60 kg N/ha) peuvent suffire à couvrir les besoins du blé jusqu’au stade épi 1 cm, et donc remplacer le premier apport. Il est primordial de bien identifier ce stade physiologique, afin de ne pas rater le deuxième apport et de le positionner au bon moment, car les besoins du blé deviennent exponentiels passé ce stade (voir graphique)

Retour sur investissement :

• Coût d’analyse (2 horizons sur une parcelle moyenne de 4 Ha) : environ 15 €/ha.
• Économie moyenne d’azote : environ 20 unités, soit 24€/ha (1,20 €/ unité).
• Soit un gain positif de 9 €/ha en moyenne.
• C’est surtout aussi la souplesse d’ajuster le cahier de fertilisation.