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La News du VÉGÉTAL#37

DÉCEMBRE 2024

| Marché céréales
Actualités sur les marché agricoles

Dernières actualités sur les marchés agricoles avant la traditionnelle « trêve des confiseurs »

Si le premier semestre 2024 met en avant un risque marqué pour les récoltes avec un climat adverse notamment en mer Noire, le retrait notable de la demande mondiale l’emporte et fait plier les cours durant l’été. Le contexte macroéconomique conforte les investisseurs dans cette tendance baissière qui accentuent leurs ventes tant à Paris qu’à Chicago. Rétrospectivement, le blé Euronext reste relativement stable sur l’année à 220 €/t tout comme le maïs qui affiche un prix moyen autour des 205 €/t. Le tourteau de soja, départ de ports bretons, signe une performance baissière de près de +100 €/t tandis que la graine de colza performe de +100 €/t.

Les derniers éléments fondamentaux à suivre avant 2025 sont l’avancée des récoltes de blé en hémisphère Sud, principalement en Australie et en Argentine. En effet, l’offre australienne pourrait être revue à la hausse et le programme d’exportations argentin nécessite que la récolte avance vite et bien. Le gouvernement russe vient de publier son quota à l’export pour la 2e partie de campagne. Avec une limitation à 11 Mt, ce chiffre ne semble pas, à date, bloquant pour le commerce mondial. C’est plutôt du côté des notations de culture du blé d’hiver russe que l’inquiétude se fait sentir. En effet, avec 37 % de plants considérés en mauvais état, les perspectives d’une offre conséquente pour l’été 2025 s’amenuisent. À noter qu’il s’agit des pires notations de culture depuis 2013.

En maïs, la demande mondiale semble marquer un coup d’arrêt en cette fin d’année. Après un fort dynamisme depuis le mois de septembre, les grands importateurs mondiaux sont en retrait. Seule la demande domestique aux USA reste soutenue pour l’industrie de l’éthanolerie. En Europe, et principalement en France, la question n’est pas quantitative, mais qualitative. En effet, le retard considérable de la récolte, conséquence d’une météo trop humide, fait exploser le risque fongique. Les teneurs en mycotoxines inquiètent les opérateurs de marché : en effet, les débouchés seront limités si les analyses révèlent que le taux est trop élevé pour l’alimentation humaine, l’industrie, mais également pour la nutrition animale. C’est peut-être la voie de l’export qui sera privilégiée pour la vente de certains lots.

Concernant les oléagineux, les fondamentaux du colza ne sont pas ceux du soja. En effet, en Amérique du Sud, tout se passe bien pour les semis de soja, tant au Brésil qu’en Argentine. Les analystes envisagent désormais une collecte de soja brésilien à plus de 170 Mt, contre 153 au printemps dernier. Dans le même temps, le commerce mondial reste soutenu, notamment au départ des USA. Les volumes de colza à la vente sont très faibles comme le révèlent les stocks en dépôt au 31/10. Ils sont en chute de -44 % par rapport à la campagne passée. La raréfaction de graines de colza non-OGM est un fait. En parallèle, les importations de graines de canola (colza OGM) sont massives. Selon les huileries, des graines d’OGM ou non-OGM seront triturées, segmentant le marché de l’huile et du tourteau de colza.

À quelques jours des fêtes de fin d’année, les cultures d’hiver entrent en dormance en hémisphère Nord, laissant place à des informations centrées sur la demande, alors qu’en hémisphère Sud les opérateurs centreront leur attention sur l’offre. Enfin, il ne faut pas oublier que la géopolitique mondiale reste vectrice de volatilité sur les marchés des matières premières agricoles.