La News du VÉGÉTAL#37
DÉCEMBRE 2024
Actualités marché des engrais
Le contexte géopolitique incertain accentue les fluctuations de l’€/$. La parité n’est pas à notre avantage et renforce les prix des engrais à l’importation. Ceci dans un contexte plutôt haussier du fait des coûts énergétiques.
Notre dépendance de plus en plus importante aux importations sera à l’avenir à prendre en compte plus particulièrement dans nos décisions d’achats et d’approvisionnement.
Enfin, des rumeurs persistantes évoquent de nouvelles taxes à l’importation sur les engrais russes… mythe ou réalité, l’avenir le dira et cela pourrait une nouvelle fois amener un peu de complication temporairement, le temps que les flux se réorganisent.
À ce jour, le marché des engrais azotés, plus particulièrement les ammonitrates, reste ferme avec une tendance haussière. Il est important de noter un retard des achats à date au niveau européen. Les implantations de céréales dans de bonnes conditions laissent présager une reprise des approvisionnements et par conséquent un effet rebond conséquent sur les prix.
À moins que les usines ne connaissent comme en 2022-23 des fermetures… En effet, si la tendance reste ainsi et que le prix du gaz se renforce, les industriels européens du nitrate auront du mal à poursuivre leurs productions. De ce fait, le marché de l’azote reste globalement tendu. Les urées protégées seront probablement plus avantageuses…
D’autres facteurs sont à prendre en compte : celui du fret, des grèves annoncées en début d’année des dockers, les délais nécessaires pour réaliser les livraisons, les logisticiens ne sont pas des magiciens et la période des premiers épandages arrive à grand pas…
En ce qui concerne les engrais phosphatés, il paraît difficile d’envisager une baisse du prix du phosphate dans les mois à venir, alors qu’il va y avoir de la demande dans un contexte d’offre limitée.
Le chlorure de potasse est un marché beaucoup moins volatil que l’azote. Les évolutions de prix, s’il y en a, devraient être contenues.
Mouche sur maïs : dérogation Lumiposa renouvelée pour les semis en 2025
L’expérience des années passées nous montre qu’il est impossible de prédire l’intensité des attaques de géomyze. Les niveaux d’attaques sont très fluctuants et s’expliquent en partie par les conditions météo. Les hivers plus doux permettront une survie plus importante des insectes et donc une pression plus élevée sur les semis de maïs. Des températures basses au moment des premières levées également.
Une seule solution, anticiper la protection dans les zones plus froides ou le maïs démarre moins bien et les secteurs ou l’historique atteste d’un risque plus important. Une dérogation a été accordée à la protection de semence « Lumiposa » (à base de cyantraniliprole) pour la période du 1er mars au 29 juin 2025.
Cette autorisation requiert le respect de certaines règles :
- Semis autorisé uniquement en régions Bretagne, Paysde la Loire et ex-Basse-Normandie (Calvados, Manche, Orne) ;
- Ne pas semer sur sol drainé artificiellement ;
- Ne pas semer sur des parcelles présentes dans les périmètres de protection des captages d’eau potable en eau souterraine.
Lumiposa reste la meilleure efficacité et la seule solution homologuée sur géomyze. Certains micros granulés à base de pyréthrinoïde ou de lambda-cyhalothrine, avec cible ravageurs du sol, ont une efficacité moindre en termes de lutte. À noter que les conditions d’emploi de cette dernière spécialité, comme celles de tous les produits micros granulés à base de lambda-cyhalothrine (dont les produits de la gamme Trika), ont évolué au cours de l’année 2023 : ils doivent être enfouis à plus de 4 cm de profondeur. Ces conditions d’emploi ne sont pas compatibles avec une efficacité satisfaisante de ces solutions pour la protection contre la géomyze.