La News du VÉGÉTAL#36
NOVEMBRE 2024
Novembre rime avec « America first » pour les marchés agricoles.
Tout d’abord d’un point de vue fondamental, le rapport USDA du 8 novembre se révèle plutôt haussier pour les deux cultures phares des Etats-Unis, à savoir le maïs et le soja. En effet, le temps chaud et sec de la fin de cycle a baissé significativement le taux d’humidité des grains et graines collectés, faisant de facto diminuer le poids récolté. Le ministère agricole nord-américain révise à la baisse la production de maïs de -1.5 Mt à 385 Mt et celle de soja de -3Mt à 121Mt. Si cet ajustement ne remet en cause le bilan mondial, l’information est perçue comme haussière, notamment par les fonds spéculatifs qui rachètent, semaine après semaine, leurs positions vendeuses. A Chicago, les investisseurs sont désormais neutres en maïs et restent légèrement vendeurs en graines de soja.
La demande en maïs se révèle dynamique en ce début de nouvelle campagne. Là encore, le rythme export US se démarque par son dynamisme. Les moindres disponibilités en Mer Noire cette année reconcentrent la demande chez le premier producteur mondial. A noter également que la consommation de maïs reste soutenue au Brésil pour la production de bioéthanol.
Concernant les céréales à paille, c’est en Mer Noire qu’il faut regarder. En effet, les exportations de blé sont très soutenues depuis le début de la campagne. Les opérateurs de marchés s’attendent à une annonce prochaine du gouvernement russe pour limiter les ventes exports. Plusieurs leviers sont à disposition pour limiter les flux sortants de céréales à paille : taxes, quotas, prix minimum. Dans ce contexte, la France attend son tour pour prendre le relai sur la scène internationale. A noter que les tensions géopolitiques avec l’Algérie ferment actuellement ce débouché pour les exportateurs français.
D’un point de vue géopolitique, l’élection de Donald Trump pour un nouveau mandat provoque quelques turbulences sur les marchés financiers ; Le dollar se renforce nettement par rapport à l’euro, les marchés US des indices boursiers sont orientés à la hausse tandis que les indices européens, comme le CAC40, trébuchent. La future politique internationale du nouveau président US inquiète les marchés, avec en tête, les droits de douanes potentiels sur plusieurs produits que le pays importe. Le spectre d’un regain de la guerre commerciale avec la Chine resurgit, même si elle ne s’est jamais vraiment arrêtée sous l’administration Biden. Enfin, il ne faut pas oublier que Donald Trump affectionne particulièrement les réseaux sociaux. Lors de son premier mandat, ses publications étaient très suivies par les opérateurs de marchés et avaient provoqué quelques mouvements de marchés significatifs. Sa prose sera-telle de nouveau à l’origine de volatilité prix sur les marchés des matières premières agricoles ? Verdict à partir de janvier 2025.