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La News du VÉGÉTAL#32

JUILLET AOÛT 2024

| Travaux de saison
Nos dossiers de l’été

Le désherbage des maïs et la gestion des ravageurs

Les précipitations abondantes du printemps ont entraîné des semis de maïs tardifs sur la zone géographique de Le Gouessant puis les conditions climatiques plus ou moins difficiles ont conditionné vos stratégies de désherbages.

Les parcelles pouvant être désherbées en prélevée ont bénéficié d’un bon positionnement et d’une bonne efficacité grâce aux pluies abondantes. Nos solutions racinaires telles que Dakota-P, ADENGO Xtra+ISARD, ISERAN+ISARD ont permis une bonne gestion des levées d’adventices. Toutefois, le cumul de températures douces et le cumul des précipitations ont souvent favorisé la réapparition d’une flore adventice.

Les désherbages en post précoce au stade 2-3 feuilles se sont eux aussi effectués dans des conditions favorables. Les interventions ont été réalisées avec une pluviométrie suffisante, sur un sol frais et avec des températures comprises entre 10 et 20°C. Nos principales solutions Isard+Elumis (+/- Peak ou Conquérant) ou Iseran + Monsoon Active réalisées sur des adventices jeunes, ont permis de contrôler la flore adventice tout en apportant de la persistance pour maîtriser les levées échelonnées.

Quelle que soit votre stratégie, un rattrapage au stade 4-5 feuilles, ou plus tardivement jusqu’au stade 8-10 feuilles, a pu s’avérer nécessaire à la suite de l’observation d’un re-salissement de la parcelle.
Chaque situation devant être étudiée séparément : dicotylédones classiques (chénopodes, morelles, amarantes), dicotylédones classiques et difficiles (mercuriales et renouées), flore complexe composée de dicotylédones et graminées ou encore vivaces.
Une vigilance particulière doit être portée pour l’application de solutions à base de Dicamba (JANERO 480, CONQUERANT), pour lesquelles il est recommandé de ne pas traiter en plein au stade 6 et 8 feuilles, ou lors d’écarts de températures supérieures à 15°C.

Au cours d’une année normale, le premier ravageur du maïs en Bretagne est le choucas des tours, suivi des taupins, des sangliers puis des géomyses. Cette année les conditions climatiques favorisant des semis plus tardifs, mais également le taux de traitement Korit ont modifié ces équilibres.

Géomyze :
Quelques attaques, mais moins qu’en 2023, avec des attaques plus modérées (10%), mais très localisées. Vigilance, les dégâts de géomyzes peuvent être confondus avec de l’Oscinie.

Taupin :
Assez discret.

Sangliers :
Beaucoup de dégâts dans certains secteurs.

Corvidés :
Moins de corvidés que l’an dernier, bonne efficacité du Korit et plus de surfaces protégées. Vigilance pour l’utilisateur !

Limaces :
Présence de limaces, sans perte importante sauf cas particulier.

Photo : essai désherbage : Qualité de la prélevée

Les conseils sur la récolte du colza

Tout d’abord, nous pouvons noter pour cette fin de campagne une forte présence de maladies de fin de cycle sur les colzas au niveau de siliques (mycosphaerella et alternaria.) Les conditions météo humides risquent d’avoir également un impact préjudiciable sur le rendement.
Dernière intervention de la campagne, la récolte du colza reste une opération qui pose souvent question et qui nécessite une attention particulière. À travers cet article, nous allons vous apporter des éléments de réflexion pour prendre les meilleures décisions.

Comment décider de la date de récolte ?
La récolte se fait au moment où les graines arrivent à un taux d’humidité proche des 9%. Tout d’abord, il est indispensable d’observer la plante dans son ensemble : tige et siliques et ne pas se précipiter.
Les siliques les plus basses sont celles qui sont les plus productives, mais également les plus tardives à maturité. Il est important d’attendre que celles-ci soient bien mûres. Les siliques non matures iront directement avec les pailles, ce qui se traduira par une perte directe. On mesure jusqu’à 4 q/ha de pertes à l’arrière de la batteuse lors de récolte avant maturité totale. (Voir tableau Terres Inovia).
Les interrogations sont souvent liées également au risque d’égrenage. L’évolution génétique nous a permis de pallier ce risque et aujourd’hui les variétés que nous proposons possèdent une meilleure tolérance. Il est certain que les pertes par égrenage (0,3 à0,8 q/ha) sont moins importantes que les pertes liées à une récolte non mature.

En complément, il faudra se fixer comme objectif moins de 20% de tiges vertes. La présence de tiges vertes entraîne des pertes et des difficultés de battage.
Les tiges non matures et plus humides vont impacter la qualité du battage, avec des grilles qui se bouchent et un triage moins efficace. Si la maturité des tiges n’est pas atteinte, une seule solution possible : décaler les récoltes même si cela peut être après la récolte des blés.

Vu les conditions météo de l’année, les parcelles peuvent parfois être hétérogènes, soyez vigilants.

Utiliser une coupe spécifique pour le colza ?
L’utilisation de ces coupes « avancées » permet de limiter la perte de graines au moment de la coupe. Le gain de rendement estimé peut aller de 0,5 à 2,5 qtx. Ce matériel va surtout permettre un débit de chantier plus rapide, une meilleure qualité de récolte et une gestion des repousses plus facile à gérer.

Bonne moisson à tous !

Focus sur un des « 10 commandements » de la gestion du ray-grass en Bretagne

La pression ray-grass devient de plus en plus forte dans notre région. Cette année les conditions ont entraîné une explosion du problème. Les pluies hivernales peu propices aux désherbages d’automne, combinés à de mauvaises conditions d’application sortie d’hiver, ont limité l’efficacité des programmes de désherbage et entraîné une explosion de la pression dans les parcelles. L’impact sur le rendement varie selon le niveau d’infestation, mais dans tous les cas, la production de graines et l’augmentation des stocks semenciers est conséquente. Une plante de ray-grass peut produire 500 à 5 000 graines, voire même bien plus.

Face à cette problématique, connaissez-les-vous « 10 commandements » de la gestion du ray-grass en Bretagne ?

  1. Un labour occasionnel tu réaliseras
  2. Les semis précoces tu éviteras
  3. Le nettoyage de la moissonneuse tu demanderas
  4. Les parcelles et bordures sales en dernier tu récolteras
  5. Une prélevée tu favoriseras
  6. Une post levée à 1-2 feuilles tu optimiseras
  7. Un changement de la culture suivante tu réfléchiras
  8. Des faux semis tu mettras en œuvre
  9. Une récolte des menues pailles tu essaieras
  10. Plusieurs leviers tu combineras

En cette période de moisson qui débute, nous vous proposons un focus sur le levier n°3 : le nettoyage de la moissonneuse.

Pour éviter de disséminer des graines d’adventices d’une parcelle à l’autre (vulpin, bromes, ray-grass, folle avoine…), il est recommandé de récolter les parcelles et les zones les plus infestées (bordures…) en dernier. Mais l’organisation des chantiers de récolte ne le permet pas toujours. Il est alors judicieux de procéder à un nettoyage minutieux de la moissonneuse-batteuse. L’opération dure 20 à 30 minutes.

Voici en image les principales étapes à suivre. Les étapes 1 à 6 et 8 doivent impérativement se faire lorsque le moteur est éteint. En termes de matériel, il est recommandé d’utiliser un balai ainsi qu’un compresseur mobile, ou encore un souffleur à feuilles.

Concernant la récolte des menues pailles (commandement n°9), bien qu’il y ait peu d’équipement disponible, la technique est très intéressante pour limiter le stock semencier sur la parcelle : la densité de ray-grass diminue de 20 à 75% lorsque l’on exporte les menues pailles en dehors de la parcelle.

Comment nettoyer efficacement sa moissonneuse en 20 minutes pour limiter les contaminations de ray-grass ?

(Source de l’image : Arvalis)