La News du VÉGÉTAL#31
JUIN 2024
Blé : vigilance sur la fin de cycle
Peu importe le secteur géographique et les périodes de semis, les risques maladies sur le blé tendre hiver ont été importants cette année.
Nos parcelles d’essais variétaux (traités/non traités) situés à Saint-Jean-sur-Vilaine et Troguéry, nous permettent d’observer les différentes précocités, certaines sont déjà en cours de floraison.
- Cibler en priorité le risque « fusarioses ». Ce stade début floraison avec sortie des premières étamines est à protéger principalement avec des produits à base de prothioconazole (polyvalent F graminarum et Microdochium) ou avec d’autres triazoles à base de tébuconazole ou metconazole qui ont également un intérêt sur la gestion des F. graminarum, mais plus limités sur Microdochium.
- Rester vigilant avec des risques « rouilles » et septoriose suivant votre protection en fin de cycle. Les risques sont présents sur nos modèles et se confirme sur lesmodèles et points Arvalis. Pensez aux triazoles efficaces et éventuellement complément avec une strobilurine.
Dans la mesure du possible, privilégiez l’alternance des matières actives.
Orge de printemps : vigilance sur la fin de cycle
- La rhynchosporiose et l’oïdium, maladies de début de cycle, sont les plus préoccupantes sur l’orge de printemps (traitement 1 nœud). Les dégâts dûs aux maladies sont en général atténués par la rapidité de croissance et de maturation de cette espèce.
- Une stratégie à deux traitements peut s’avérer nécessaire pour préserver votre potentiel avec une seconde intervention au stade dernière feuille étalée pour lutter contre l’helminthosporiose et la rouille naine.
Désherbage maïs :
- Les dates de semis sont très hétérogènes cette année. Les conditions sont favorables à la pousse rapide des adventices. Vos interventions, en prélevées et post levées précoces réalisées avec les solutions de désherbages Le Gouessant sur sol frais, permettent une bonne gestion des adventices non levées ou jeunes.
- Pour les stades les plus avancés, il faut être vigilant sur les stades 6/8 feuilles. Ne pas traiter avec les solutions à base de Dicamba (Conquérant).
Rouille brune
site de Troguéry
Rôles des couverts végétaux sur la fertilité des sols
Les couverts végétaux sont maintenant devenus une évidence anse nos pratiques. Avec de plus en plus de recul sur cette culture à part entière, des résultats mesurés et analysés nous permettent d’affiner nos choix de couverts ainsi que leur conduite.
Cet article est largement inspiré des travaux d’Arvalis restitués le 30 janvier 2024 à Pacé (35).
On distingue généralement 3 types de fertilité : physique, chimique et biologique.
1.Fertilité physique :
Pour mesurer la fertilité physique, l’indicateur utilisé est la stabilité structurelle (utilisation de Slack test). Les facteurs importants, pour un maximum de stabilité structurelle, sont la durée de présence du couvert et sa biomasse. Sur ce point, le choix de l’espèce n’est pas déterminant.
C’est bien sûr dans les zones avec des risques de battance et d’érosion que cet effet structurant est le plus attendu.
2.Fertilité chimique :
On connaît le rôle des couverts comme piège à nitrate. La restitution de l’azote dépend de la biomasse du couvert et de la présence de légumineuses. Le rapport C/N sera évidemment déterminant dans la vitesse de libération de l’azote. Pour garder un C/N bas, le choix de l’espèce est important, mais le choix de la variété l’est presque encore plus. Beaucoup de progrès ont été faits pour retarder les variétés de couverts. C’est le cas de certaines avoines rudes, moutardes que l’on retrouve de préférence dans les mélanges plutôt techniques.
On connaît moins bien l’intérêt des crucifères pour la restitution de soufre qui comme l’azote est un élément lessivable. On évitera tout de même les moutardes et radis dans les rotations avec présence de colza pour la transmission de la hernie du chou.
En ce qui concerne P et K, qui sont des éléments peu mobiles, les couverts n’ont pas d’effet significatif sur leur disponibilité à court et même moyen terme.
3.Fertilité biologique :
L’abondance microbienne est favorisée par les couverts. Il a été démontré que les couverts augmentent aussi la diversité du macrofaune et la microfaune.
En conclusion, pour qu’un couvert apporte le plus possible de fertilité au sol, il faut tendre vers :
- Des couverts qui font le plus de biomasses possibles ;
- Des couverts qui couvrent le sol le plus longtemps possible ;
- Des C/N bas pour une meilleure restitution des éléments chimiques.
Bonus : Il existe des méthodes pour estimer et comparer les bénéfices des couverts par les estimations de biomasse et de caractérisation des couverts. La méthode MERCI est largement utilisée, des applications libres d’utilisation telle que la suivante existe :
https://www.cerience.fr/fr/actualites/nouvelle-version-de-lapplication-mychlorofiltre
On peut aussi estimer plus rapidement la biomasse d’un couvert au champ par sa hauteur :