La News du VÉGÉTAL#31
JUIN 2024
Au mois de mai, les matières premières agricoles signent une nette performance haussière.
La tendance haussière observée au mois d’Avril s’est poursuivie au mois de mai, avec une accélération notable pour le blé européen. En effet, le temps sec s’est prolongé dans le sud de la Russie, accentuant les craintes de dégradation du rendement des blés d’hiver. Les estimations à la fin du mois de mai tablent sur un repli de la production russe de 9Mt par rapport à la récolte 2023. Ce sont donc autant de tonnes en moins disponibles pour les grands pays importateurs. Dans ce contexte de dégradation de l’offre mondiale de blé, les fonds spéculatifs rachètent massivement leurs positions. Nets vendeurs au début du mois de mai, ils sont désormais nets acheteurs sur le marché parisien. Entre le 02 avril et le 31 mai, le Blé Euronext s’est apprécié de 20% environ, soit de 40 €/t, atteignant les 270 €/t. Cette performance renvoie aux prix des pics haussiers de 2008, 2010 et 2012, conséquence d’accidents climatiques majeurs qui avaient entraîné de nettes réductions de récoltes.
Dans le sillage du blé, le maïs rebondit, mais dans une moindre mesure. La performance haussière est deux fois moins importante que celle du blé. Du côté des fondamentaux, les semis aux Etats-Unis reprennent un rythme normal après un très léger retard dues à des précipitations printanières plus abondantes que la normale. Les premières notations de culture s’affichent très bonnes, laissant, à date, envisager un très beau potentiel de rendement. C’est d’ailleurs autour du rendement du maïs US qu’ont eu lieu les discussions après la publication du rapport USDA du 10 Mai. En effet, le ministère agricole US table sur un rendement record. La météo estivale sera donc extrêmement scrutée par les analystes et les opérateurs de marché. La volatilité n’est surement pas prête de tirer sa révérence.
Du côté des oléagineux, même constat. Les cours mondiaux des graines de colza et de soja ont également succombé aux sirènes haussières. La graine de colza Euronext a franchi à la hausse la barre symbolique des 500 €/t, conséquence de bilans mondiaux plus serrés que l’année dernière. En effet, les récoltes européennes questionnent toujours après un hiver et un printemps très, pour ne pas dire, trop humide. Quelques interrogations demeurent également sur la sole de colza de printemps au Canada. La graine de soja à Chicago n’est pas en reste. Inquiété par des jours de grève en Argentine qui pourraient ralentir le rythme de la trituration et des marchés céréaliers en nette hausse, le soja Chicago signe lui aussi une performance haussière en mai.
Le mois de juin débute sous des hospices plus modérés avec une correction des cours des céréales et des oléagineux. Les catalyseurs de la hausse du mois de mai semblent s’essouffler, mais pour combien de temps ?