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La News du VÉGÉTAL#26

JANVIER 2024

| Travaux de saison
Focus sur les céréales à pailles et la fertilisation du soufre

Point sur les céréales à pailles

Semis céréales 2023, des conditions difficiles, mais une grande majorité de surfaces emblavées

Les conditions de mise de terre de cet automne ont été compliquées. Les situations varient entre les premiers semis faits dans de bonnes conditions, mais qui ont subi de fortes précipitations et ceux réalisés à chaque période d’accalmie dans des conditions très variables. La grande majorité des surfaces de notre région a tout de même pu être emblavée, ce qui est loin d’être le cas dans d’autres régions de France. Si les conditions ont été correctes au semis, le potentiel de rendement est très largement conservé jusqu’à début décembre (voir graphique suivant).

Il en résulte des situations très hétérogènes entre les différentes dates de semis, les conditions au semis et les particularités de parcelle. Reste à savoir ce qui pourra être conservé, ou s’il vaut mieux retourner tout ou une partie de la parcelle  pour ressemer. Un des moyens de contrôle est de faire des comptages, parfois dans différentes parties de la parcelle si celle-ci est hétérogène.

Le blé en particulier compense très bien. Une densité de 100 pieds/m² peut produire 85% voire 100% du potentiel de rendement.

Fertilisation du soufre sur les céréales et le colza

À la suite des pluviométries élevées de cet hiver, il a été observé des difficultés de semis, de levée et de bon développement végétatif. Nous serons de nouveau amenés à adapter notre fertilisation en fonction des parcelles, de leur stade, des reliquats… Nous reviendrons prochainement sur les orientations à prendre cette année.

Qu’en est-il de l’intérêt d’une fertilisation soufrée ?

Le soufre intervient dans la photosynthèse et la synthèse des protéines. La fertilisation soufrée est indispensable pour augmenter l’efficience de l’azote et améliorer le rendement. Azote et soufre sont étroitement liés car la quantité de soufre influe sur l’efficacité d’absorption de l’azote par la plante.

Au même titre que l’azote, le phosphore, le potassium, le calcium et le magnésium, le soufre est classé dans les macro-éléments, indispensables à la productivité et à la qualité des cultures. Davantage mobile dans le sol que l’azote, le soufre est facilement lessivable d’autant plus dans les sols légers et sableux.

La majeure partie du soufre du sol se trouve sous des formes organiques, donc non directement utilisables par les racines. Il le devient par le processus de minéralisation, qui permet de le transformer en sulfate. Ce processus nécessite de la chaleur. Il y aura donc une meilleure disponibilité en fin de printemps.

Le pic de besoin en colza ou céréales sera au moment de la floraison et de la formation du grain. Il est cependant important de réaliser un apport à la sortie hiver pour combler un potentiel de manque de fourniture par le sol. Sur les céréales, il faudra réaliser cet apport avant le stade épi 1 cm et à la reprise de végétation pour le colza. Bien entendu, comme pour l’azote, il faudra prendre en compte le type de sol, la pluviométrie, la rotation, les apports de fertilisant organique pour décider de la fertilisation soufrée.

Le colza occupe la première place des cultures exigeantes en soufre. Ses besoins sont de 75 unités/ha/an pour obtenir le meilleur rapport rendement/qualité de la graine selon Terres Inovia. C’est entre les stades C2 (Montaison entre nœuds visible) et D1 (Boutons accolés) qu’il sera le mieux valorisé. Une carence en soufre impactera fortement le rendement du colza (15 qtx de perte en moyenne). Pour le blé, les besoins sont estimés à 40 unités. La perte de rendement peut aller de 2 à 30 qtx selon l’importance de la carence du fait du manque d’épi ou de la mauvaise fertilité de celui-ci.