La News du VÉGÉTAL#28
MARS 2024
Le mois de février n’échappe pas à la pression baissière : les cours des céréales et oléo protéagineux continuent à s’éroder. En céréales, malgré un regain du commerce mondial, la lourdeur des bilans fait pression. Si la situation en blé est tout juste équilibrée, c’est le surplus de maïs au niveau mondial qui maintient cette dynamique baissière. Les stocks de maïs grossissent aux États-Unis, conséquence du dynamisme de l’export de l’Ukraine, de très belles perspectives de récolte en Amérique du Sud et d’une Chine absente depuis quelques semaines aux achats. Malgré l’absence d’accord autour d’un corridor pour les exports de grains ukrainiens, les flux sont au rendez-vous. Depuis le début du mois d’octobre, l’Ukraine a déjà exporté plus de 13 millions de tonnes (Mt) de maïs.
Progressivement, les opérateurs devraient jeter quelques « coups d’œil » en hémisphère Nord, et notamment aux conditions de sortie d’hiver des blés européens. Après des semis chaotiques dans certains pays, pour ne pas dire très compliqués, les conditions hivernales avec leurs excédents de précipitations n’ont pas amélioré les indices végétatifs des cultures. Face à la baisse significative des cours des céréales, les agriculteurs français, comme d’autres dans le monde, font de la rétention. Il reste encore plus de 25 % du blé, récolte 2023, à collecter (stock en dépôt ou stock à la ferme).
Du côté des oléagineux, le colza européen est fortement challengé par la baisse du canola canadien. Après avoir entretenu un écart de prix conséquent face aux graines de colza européen, le canola essaye de s’imposer sur le marché européen pour la fin de campagne. Alors que le bilan colza est lourd, ce challenger vient apporter une pression additionnelle sur le marché européen. À cela, se rajoute également un flux de colza en provenance de l’Ukraine, à qui il reste encore un peu de volume à exporter.
Si la pression baissière continue à s’exercer sur les cours des matières premières agricoles, quelques points de vigilance émergent progressivement tels que la concentration des stocks de blé en Russie ou de maïs aux États-Unis, des récoltes 2024 de blé européen médiocres et des flux au départ de l’Ukraine qui tiennent en l’absence d’accord pluripartites. Les fonds spéculatifs restent cependant très largement vendeurs, préférant investir dans des indices plus porteurs, tels que les marchés d’actions.