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La News du VÉGÉTAL#23

#23 | Marché céréales
Un mois d’octobre placé sous le signe du maïs

Début des récoltes de maïs et semis des blés d’hiver en hémisphère nord, rationnement de la demande mondiale, zoom sur cette rentrée 2023.

Les grands importateurs mondiaux achètent moins que l’an passé et les logistiques d’export prennent du retard par rapport aux objectifs de ventes. L’Égypte affiche un retard de 30% de ses achats de blé par rapport à l’année dernière. La demande mondiale n’est pas au rendez-vous, malgré les récents achats chinois. Le début de campagne 23/24 est également marqué par des prix planchers russes fixés par le gouvernement. En dessous d’un certain seuil, les entreprises exportatrices ne peuvent plus vendre. Cela donne un prix minimal pour le blé mondial. À noter que certains gouvernements ont déjà décidé de parler directement à l’état russe pour négocier et conclure leurs contrats d’achats, de gré à gré. Les analystes gardent un œil sur les semis de blé d’hiver en mer Noire. En effet, un temps sec s’est installé sur ce bassin de production et pourrait aboutir à une réduction des surfaces emblavées.

En hémisphère nord, les récoltes de maïs débutent. En Europe, et plus particulièrement en France, les échos de rendements sont excellents. La récolte française initialement estimée à 12Mt pourrait dépasser les 13 Mt et serait alors en progression de plus de 2Mt par rapport à la campagne passée. Les rendements US font toujours débat : les analystes privés sont moins-disant que l’USDA. À date, la récolte nord-américaine avoisine les 20%, en avance de quelques points par rapport aux années passées. Quoiqu’il en soit, les stocks US devraient très nettement se reconstituer et renouer avec des niveaux historiquement confortables. Les récoltes en mer Noire se déroulent pour le moment dans de bonnes conditions et les rendements sont satisfaisants. Le point de vigilance sur le bilan maïs vient actuellement d’Amérique du Sud, et notamment du Brésil. En effet, les précipitations se font rares et les semis de soja prennent du retard, mettant en péril les emblavements de maïs qui succèdent aux récoltes de la légumineuse.

Comme en céréales, les cours du colza sont relativement stables sur un mois, et ce, malgré d’un afflux de graines ukrainiennes sur le sol européen et une production canadienne meilleure qu’attendue. L’huile de colza bénéficie jusqu’à présent d’une bonne demande, permettant de stabiliser la baisse des cours de la graine. Les bilans de l’hémisphère nord sont désormais connus, à contrario de celui de l’Australie où un temps sec réduit le potentiel de production. L’offre en graines de la 2ème partie de campagne sera très probablement plus faible qu’actuellement.

Enfin, malgré l’arrêt du corridor en mer Noire, l’Ukraine a réussi à sécuriser le chargement de 5 navires au départ de ports en eaux profondes. Le gouvernement ukrainien prévoit de multiplier ces opérations, ce qui pourrait changer le visage du commerce mondial des grains pour la campagne 23/24. À suivre !