La News du VÉGÉTAL#19
La pyrale est un ravageur qui impacte fortement le rendement et la qualité du maïs. À ce jour, nous connaissons sur plusieurs secteurs un pic de vol des pyrales. Le pic de vol peut être approché par un cumul de températures en base 10 depuis le 1er janvier. On estime que le pic se situe aux alentours de 500° C jours en base 10. Sur le réseau Arvalis (semaine 25 du 15 juin au 20 juin), 21 pièges ont été relevés. 7 pièges ont capturé un total de 39 pyrales. Les captures ont été faites sur la partie sud-ouest du Morbihan, est de Rennes et sur le secteur de Jugon-les-Lacs. Pour le moment, 2023 est légèrement tardif et avec des niveaux de captures assez proches de la moyenne (2016-2022).
La pyrale adulte mesure environ 25 mm de large. Les papillons, nocturnes, pondent des œufs sur la face inférieure des feuilles, œufs qui éclosent sous une dizaine de jours. Les jeunes larves vont perforer les tiges du maïs afin de se nourrir et poursuivre leur développement.
Pyrale adulte et larve (source Arvalis)
Au niveau des symptômes, les dégâts sont visibles au stade 10-12 feuilles. Ils se caractérisent par des perforations et de la sciure à la base des feuilles. Les conséquences sont multiples. Des tiges peuvent casser par perforation ce qui fragilise le pied de maïs et augmente la verse. La mauvaise alimentation du maïs entraîne des pertes de rendements. La conséquence la moins visible est le développement de champignons de type fusariose, qui engendre souvent des mycotoxines. Ces toxines varient sur l’efficacité alimentaire en élevage, mais également sur la reproduction des animaux.
Comment lutter ?
Prévention agronomique
Le broyage fin des cannes de maïs suite à la récolte à l’automne est très efficace pour prévenir la pyrale, s’il est bien réalisé. En effet, il permet de limiter la population (destruction des larves présentes dans les tiges) et également de limiter leur habitat pour l’hiver. Idéalement, il est souhaitable de repasser un broyeur après la récolte (le broyeur sous la coupe de la moissonneuse s’avère insuffisant).
Lutte biologique
Le trichogramme, une guêpe parasitoïde, permet de lutter contre la pyrale du maïs. Il s’agit d’une méthode alternative de bio contrôle. Cette méthode se présente sous forme de plaque contenant des œufs de la guêpe. Le sachet doit être positionné dès qu’un début de vol est constaté (par l’intermédiaire du BSV par exemple), afin que les œufs puissent éclore rapidement pour donner des adultes au moment de la période de ponte de la pyrale (quelques semaines après le début de vol). Ces adultes pondent dans les œufs de pyrale et les larves s’y développent. Ces petits hyménoptères se nourrissent de ces œufs et détruisent la population.
Lutte phytosanitaire
Le passage en pulvérisation d’un insecticide est possible. Doté d’une faible toxicité sur les principaux auxiliaires des cultures, le coragen (0,125L/HA) est efficace, à la fois, sur les œufs et larves dès leur éclosion. Il pénètre rapidement dans la plante et permet une persistance de la protection.
Quel que soit le moyen de lutte utilisé, il est primordial de réaliser le positionnement au bon moment. L’objectif est bien d’impacter et de faire baisser le nombre de larves. Il faut donc appliquer la protection dès les premiers vols.