La News du VÉGÉTAL#18
#18 | Vigilance ravageurs
Les ravageurs du maïs
Le semis est une étape primordiale pour la réussite de la culture du maïs. Il permet d’obtenir une bonne densité par hectare. Chaque plante est importante. Au-delà des densités et conditions de semis, la vigueur de départ est une des conditions permettant de contourner ou réduire les attaques de ravageurs.
Les conditions météorologiques de cette année (des températures froides et un sol humide) sont des facteurs favorisant les attaques de ravageurs. Voici un rappel des symptômes et des différents ravageurs du sol du moment. Bien entendu, il faudra également surveiller les corvidés qui sont toujours présents sur les parcelles à risque proche des zones boisées… (voir parcelles historiques)
Tout d’abord, trois types de mouches sont susceptibles de causer d’importants dégâts sur le maïs en début de cycle : la mouche du semis, l’oscinie et la géomyze.
La mouche du semis
Les conditions favorables aux attaques sont : les sols riches en MO, les parcelles avec graminées à proximité, la présence de matières organiques en décomposition. (Les résidus de couverts d’interculture en quantité importante et récemment incorporée, fumier pailleux…).
Les conditions défavorables à la levée, printemps froids, humidité, sol battant vont amplifier le phénomène.
- Symptôme : les grains ne germent pas (manque à la levée sur la ligne),
Grain détruit avec présence de larve. Plante affaiblie jaunissement des plantules. - Stade de sensibilité : dès le semis.
L’oscinie
Le risque d’attaques graves d’oscinies, petite mouche de 1,5 mm, est particulièrement élevé lorsqu’un épisode froid, ralentissant la croissance du maïs, se produit après une succession de jours chauds, favorables au développement des mouches. Sur une plante touchée, la nuisibilité peut être limitée si les conditions climatiques deviennent rapidement favorables à la croissance du maïs et si l’apex n’est pas bloqué.
- Symptôme : morsure dure sur le feuillage, décolorations jaunes longitudinales, suppression de l’apex et tallage du maïs. Retard ou stérilité des plantes touchées, charbon commun.
- Stade de sensibilité : risque d’attaque entre les stades 1 et 4 feuilles.
La géomyze
La géomyse est une mouche de 1,5 mm et/ou larve de 6 mm provoquant le dessèchement de la plante. Les secteurs à printemps froids, avec un environnement bocager, sont plus exposés aux attaques. Les adultes deviennent actifs en avril lorsque la température du sol atteint 10 °C. La ponte a lieu en mai-juin, au moment de la levée du maïs et les œufs sont disposés à la base des plantules. Les larves sont susceptibles de se développer à partir de 6 ou 7 °C. Suite à une attaque de géomyze, le pronostic est pessimiste. Le plus souvent, les plantes touchées vont disparaître. Dans certaines situations, on observe l’émission d’une ou plusieurs talles à la base de la plante.
- Symptôme : premières feuilles vertes et dessèchement de la dernière feuille. Épaississement de la base de la tige « poireautage ».
- Stade de sensibilité : observation à partir de 3 feuilles (visibilité accentuée après désherbage).
Le taupin
À l’échelle nationale, le taupin est considéré comme le ravageur principal du maïs. La larve se développe pendant quatre années et se nymphose la cinquième. Le coléoptère peut ainsi se déplacer sur des parcelles non touchées auparavant. Les dégâts sont causés par la larve du taupin : celle-ci apprécie particulièrement les graines du maïs et en empêche la germination en s’attaquant aux semis. Mais elle creuse également des galeries dans la partie souterraine de la tige du jeune plant. La plantule, endommagée, flétrit et s’assèche. Généralement, ces attaques sont concentrées dans les zones humides du champ. Relativement fréquent dans les parcelles, ce ravageur peut engendrer de gros dégâts sur la culture.
- Symptôme : piqûre à la base de la plante, rougissement et dessèchement de la plante.
- Stade de sensibilité : depuis le semis jusqu’au stade 10-12 feuilles.
Les scutigérelles
Petit insecte de 5 à 8mm avec 12 paires de pattes, la scutigérelle se nourrit de mousses et de champignons, mais aussi de graines et de racines. Elle mange notamment les racines les plus jeunes par leurs extrémités et attaque les racines plus âgées en grignotant leurs poils absorbants.
- Symptôme : plante frêle, rougissante, système racinaire affaibli, disparition des plantes.
- Stade de sensibilité : de la germination à 7-8 feuilles.
Les limaces
Les conditions humides et épisodes pluvieux sont favorables aux attaques de limaces. Les parcelles avec un précédent graminées, luzerne… sont plus à risques. Deux types de limaces : les grises plus présentes en surface et les noires plus présentes sous la surface du sol. Il est important de surveiller les parcelles cette année. Il faut positionner des pièges à limaces (film plastique plaqué au sol) et appliquer un molluscide si présence et/ou attaques de limaces. Un passage en préventif sera plus efficace.
- Symptôme : grain rongé, limbe des feuilles perforé, plante sectionnée.
- Stade de sensibilité : de la germination à 7-8 feuilles.