Le ministère agricole nord-américain confirme la reconstitution des stocks en maïs et soja pour la campagne 2023/2024, mais pas en blé. La demande pour la céréale devrait être supérieure à l’offre, conséquence de récoltes russe et australienne attendues en net repli par rapport à 2022. Les deux pays ont connu l’an passé des récoltes historiques et il est prudent, à date, d’estimer leurs collectes avec des rendements conformes à la moyenne quinquennale.

A contrario, les récoltes de maïs devraient bondir cette année de +70 Mt, dont +40 Mt aux USA. Le bilan mondial redevient excédentaire. Dans les points de questionnement, auxquels tenteront de répondre les analystes ces prochaines semaines, figure le rendement US, les imports chinois ainsi que le potentiel des emblavements en Amérique du sud à l’automne prochain.
Côté oléagineux, la pression reste forte sur les huiles végétales, entraînant le prix des graines à la baisse. Les perspectives de récoltes de soja en 2023/2024 ajoutent de la pression puisque +40 Mt de collecte sont attendues par rapport à la campagne 2022/2023.

Les fondamentaux reviennent sur le devant de la scène, même s’il ne faut pas totalement écarter l’impact potentiel de la géopolitique comme celui de la macroéconomie mondiale. En effet, lors de l’écriture de cette note de marchés, l’issue du corridor ukrainien n’est pas connue. Même si les opérateurs se préparent à une fin des exports par voie maritime, il n’est pas possible de savoir exactement quelle sera la réaction des marchés lors de la déclaration officielle. Enfin, l’inflation inquiète et questionne quant au potentiel des grands pays importateurs à acheter des matières premières agricoles libellées en dollar.

Les premiers bilans de l’USDA donnent une première feuille de route que devraient suivre les marchés agricoles ces prochains mois. Néanmoins, cette projection n’en reste pas moins un exercice théorique ; elle sera confrontée au jour le jour aux aléas de marchés, qu’ils soient d’ordre fondamental ou conjoncturel.