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La News du VÉGÉTAL#16

#16 | Travaux de saison
Les travaux du mois

1 – Céréales à paille, féverole d’hiver : quel est le risque maladie en ce début de printemps ?

 

– Piétin verse, le risque est faible à moyen

Concernant cette maladie, le niveau est proche à celui de 2022, c’est-à-dire modéré. La douceur de novembre et janvier, les semis précoces étaient favorables à son développement, mais le mois de février sec a stoppé les contaminations. Pour rappel, les facteurs agronomiques favorables sont les rotations blé/blé ou la présence de blé tous les deux ans, la sensibilité de la variété, les sols humides et les limons battants.
La maladie s’est faite plutôt rare depuis plusieurs années, ce qui diminue d’autant le risque agronomique.

 

La grille de risque ci-dessous combine le risque climatique et agronomique :

– Rouille jaune, un risque plus faible qu’en 2022

Le 1er facteur reste la sensibilité variétale, et la majorité des variétés cultivées sont peu sensibles note > 7 (Chevignon, KWS Extase, KWS Sphère, RGT Pacteo), attention la variété Campesino qui dès février 2022 présentait des pustules et foyers de rouille jaune, ce qui n’est pas le cas cette année.

Rappel des seuils de traitement, pour les variétés sensibles < 6 (Campesino, Gravure) il est nécessaire d’intervenir dès le stade épi 1 cm en présence de foyers actifs et dès la présence de pustules au stade 1 nœud. 

Pour les variétés résistantes, il faut intervenir à partir du stade 2 nœuds c’est-à-dire, dès l’apparition de la maladie.

 

– Septoriose, un risque plus important que les deux dernières campagnes

La douceur de novembre et janvier explique que la présence de l’inoculum de septoriose est plus importante cette année. Le retour des pluies depuis début mars est aussi favorable à son développement.

Concernant la septoriose, ce sont les conditions climatiques entre 2 nœuds et l’épiaison (pluies régulières) qui déterminent le niveau de nuisibilité de la maladie. 

Pour l’orge d’hiver, la pression maladie au même titre que le blé est relativement faible, il faut atteindre, à minima, le stade 1 cm pour observer. Il faut être vigilant en ce début de cycle sur la rhynchosporiose, l’oïdium, l’helminthosporiose et la rouille naine. Comme en blé, il faut raisonner les maladies selon la sensibilité variétale.

Pour rappel, au stade 2 nœuds la F3 définitive est présente et la F2 définitive pointe.(Source Arvalis)

– Focus féverole d’hiver : Botrytis et ascochytose

Ces deux maladies sont à observer en cette fin d’hiver, au stade 6-8 feuilles.

Le botrytis est l’une des maladies de la féverole, et aussi la plus préjudiciable de la culture. Elle se présente sous forme de ponctuation brune de 2-3 mm (voir photo ci-dessous) qui se développent pour former des taches rondes foncées, que l’on observe avec une intensité différente selon les parcelles et les dernières pluies. La protection fongicide n’est pas curative, la maladie peut apparaître dès la 2e quinzaine de mars et la nuisibilité peut être très élevée.

L’ascochytose (anciennement appelée anthracnose) est une maladie qui s’exprime par des taches plus ou moins diffuses de couleur brunes-grises (présence de pycnides : points noirs comme sur la photo ci-dessous) avec un pourtour brun-noir. Il est nécessaire d’intervenir dès l’apparition des taches.

 

2 – Rattrapage désherbage des céréales

 

Des rattrapages ciblés sont souvent nécessaires

Suite au désherbage d’automne ou de sortie hiver, des rattrapages sont, quand cela est nécessaire, à réaliser entre le stade 1 nœud et la dernière feuille des céréales.
Selon les parcelles, on peut retrouver la présence de rumex, chardons, gaillets, séneçons, matricaires, fumeterres et folles avoines.
Sur chardons, séneçons et matricaire, une application de clopyralid est efficace. Les spécialités SEKENS et CHARDEX sont à privilégier dans ce cas.
Sur le rumex, les spécialités à base de metsulfuron (ARKEM/ADIAKAR) ou de fluroxypyr (HURLER) seront le meilleur compromis technico-économique.
Pour le gaillet et la fumeterre, les solutions à base de florasulame et d’halauxifen (ZYPAR) permettrons de les gérer.
En ce qui concerne les folles avoines, deux solutions sortie hiver sont possibles avec l’AXIAL PRATIC et le CLODINASTAR. 

 

3 – Bore et molybdène sur le colza, c’est le moment !

Le Bore optimise la floraison, limite les avortements de siliques et améliore le remplissage de grains. Il permet une amélioration de la fertilité de la plante et de ses bourgeons. Les carences en Bore sont parfois très peu visibles, et pourtant nocives pour la fructification et la production des graines. En cas de carence importante, des taches brunes et nécrotiques apparaissent sur les tiges. Les jeunes feuilles sont déformées et les plantes sont plus petites. Engendrant, à terme, la mort des bourgeons. Au printemps, un port plus buissonnant est peut-être significatif d’une carence (à ne pas confondre avec des attaques de ravageur). Ces spécificités entraînent des siliques plus rares et mal remplies. Il est important de noter que cet oligo-élément est très sujet au lessivage. Il est conseillé de réaliser un apport foliaire à la reprise de végétation à la dose de 400g/ha (boronia Mo 3L/Ha).

Le molybdène stimule la synthèse chlorophyllienne et favorise l’assimilation de l’azote. Une plante qui se nourrit mieux sera plus résiliente pour affronter les stress abiotiques (ravageurs, amplitudes thermiques…).

4 – Semis de maïs, préparez votre semoir

Étape capitale pour la réussite de la culture, la qualité du semis influence la rapidité et l’homogénéité de la levée, l’installation des plantes et leur future tolérance au stress hydrique. Le choix de la variété adaptée au contexte pédoclimatique local est très important. Cependant même la meilleure génétique possible pourra exprimer son potentiel en termes de rendements et de qualité uniquement, si la préparation de sol et le semis sont réussis. Pour ce faire, la vérification des pièces d’usure et divers réglages du semoir sont essentiels. Il est capital d’avoir un semoir en bon état avant d’attaquer la saison.

 

 

 

LES POINTS DE CONTRÔLES

  • Le châssis
    En matière d’attelage sur le tracteur, réglez pour que le châssis soit parallèle au sol. Au travail, celui-ci doit être à une hauteur permettant l’horizontalité des parallélogrammes.

 

  • Pression des pneus
    Une sous-pression de gonflage des pneus du semoir augmente la densité de semis de plus ou moins 1000 graines.

 

  • État des courroies et conduits d’aspiration
    Inspecter scrupuleusement l’état des tuyaux reliant les différents éléments semeurs à la turbine et les changer si nécessaire. Pour le cas des semoirs télescopiques ou repliables, les rangs situés aux extrémités sont plus particulièrement exposés.

S’assurer que le déflecteur à poussière en sortie de turbine dirige le flux d’air vers le sol, à une hauteur comprise entre 20 et 30 cm.
Vérifier l’état général et la tension des courroies.
En cas d’utilisation d’un contrôleur de semis, souffler les capteurs de graines

 

  • Les boîtes de distance
    Vérifier l’état des barres hexagonales et des pignons.
    Vérifier l’état des chaînes, des tendeurs, le bon alignement général et leur bonne lubrification.

 

  • Les éléments semeurs
    Contrôler les tubes de descentes des graines.
    Nettoyer les disques et vérifier leur état.
    Vérifier l’état du sélecteur, ses dents ne doivent pas être usées pour ne positionner qu’une seule graine par trou sur le disque. Le réglage devra être adapté à la taille de la graine.
    Contrôler l’état d’usure du soc et des pointes de semis. Si cette pièce qui forme le sillon est usée, la graine pourra rouler dans le sillon et le semis sera irrégulier. La profondeur de semis sera également dégradée.
    Les disques ouvreurs sont à changer lorsqu’ils font 36 cm. À savoir qu’un disque neuf mesure 38 cm.

 Conséquences de l’usure de la pointe des doubles disques sur la qualité de semis. (©Arvalis-Institut du végétal)

Faire fonctionner le semoir à vide et écouter d’éventuels bruits anormaux, synonymes de problèmes, comme un roulement abîmé…

  • Les fertiliseurs
    Vérifier la distance fertiliseurs/ligne de semis sur une surface dure (béton) → 5 cm. L’engrais starter doit être positionné 5 à 7 cm sur le côté de la graine, 3 à 4 cm sous la ligne de semis. Attention à suffisamment avancer pour que les éléments travaillent bien dans l’axe.
    Contrôler l’état général des trémies, la bonne rotation des axes et le type de vis de distribution.
    Vérifier la bonne étanchéité des tuyaux et l’absence de pincement et coude.
  • Les microgranulateurs
    Vérifier la propreté des trémies, mais également celle des vis sans fin.
    Inspecter l’étanchéité des tuyaux de descente et leur position sur l’élément semeur.
    S’assurer que le débit entre chaque rang n’excède pas 10 %.
    À l’utilisation, videz les éléments chaque jour, l’humidité ambiante peut engendrer des prises en masse et des colmatages.
    Après avoir contrôlé tous ces éléments, il restera à vérifier la densité de semis (13,3 cm entre graine pour un écartement de 75 cm correspondra à 100 000 Graines /Ha). Vous pourrez utiliser les réglettes de contrôle de densité. N’oubliez pas également de vérifier régulièrement et selon le type de sol la profondeur de semis aux champs.

5 – Pour bien se protéger : portez des EPI

Nous entrons désormais dans la période des traitements. Afin de protéger votre santé, nous vous proposer quelques petits rappels sur le port des Equipements de Protection Individuels (EPI).

 

Les produits de protection des plantes ne doivent pas être manipulés en dehors de leurs conditions d’emploi. Il faut être vigilant quant à leur utilisation et porter les Equipements de Protection Individuels (EPI) lorsqu’ils sont recommandés. 

En priorité, vigilance au moment du remplissage et prévoir des aménagements des installations de remplissage.

Les décisions d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) des produits phytopharmaceutiques sont délivrées par l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) à l’issue d’une évaluation des risques. Ces autorisations prévoient les conditions d’emploi que l’opérateur est tenu de respecter, en particulier le port d’EPI pour assurer sa sécurité.

L’évaluation des risques qui conduit à l’autorisation d’un produit tient compte de l’exposition de l’opérateur. Le contact peut-être direct ou indirect : projections, renversements, mélanges, etc. La peau, notamment les mains, est la principale voie d’exposition. Les EPI prévus dans l’AMM sont ceux qui limitent suffisamment cette exposition.

Les EPI peuvent se présenter sous diverses formes et être combinés entre eux : gants, lunettes, vêtements de protection, bottes, masques et appareils de protection respiratoire, etc. Ils permettent également de « prévenir les expositions accidentelles » explique Olivier Briand, expert des questions de santé et sécurité au travail au sein du ministère en charge de l’Agriculture. « Ils réduisent les expositions et permettent aussi d’éviter les contaminations secondaires, c’est-à-dire la contamination de son environnement proche. Les bottes, par exemple, vont protéger contre les produits chimiques, et leur lavage facile va permettre d’éviter d’entraîner des pesticides dans la voiture ou à la maison. »

Ci-dessous, vous trouverez un exemple de kit complet de protection adapté aux risques phytosanitaires et répondant aux normes spécifiques de la profession :

 

Nos responsables de dépôts se tiennent à votre disposition pour tout renseignement.