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La News du VÉGÉTAL#15

#15 | Travaux de saison
Les travaux du mois

Fertilisation du blé, recherche constante de l’optimisation

Le potentiel de rendement d’une parcelle est déterminé par de nombreux critères : la fertilité du sol, la qualité et date de semis, le choix variétal, la protection maladie et l’ajustement de la fertilisation.

La fertilisation azotée est un point clé. Il est nécessaire de l’adapter en ajustant la dose totale et en la fractionnant selon les besoins de la plante.  Cette réflexion permettra d’atteindre les objectifs en terme de rendement, de qualité, de performance économique et de préservation de l’environnement.

La dose totale

La dose totale à apporter est calculée selon la méthode du bilan prévisionnel, c’est-à-dire la différence entre les besoins de la plante et les fournitures du sol en azote et l’objectif de rendement avec des besoins du blé variant de 2,8 à 3,2 unités (en moyenne 3 U par quintal).

Dans le contexte de l’année, nous avons connu des rendements de mais plus faibles en 2022 et un hiver doux qui entraîne de bons reliquats d’azote. Cependant, il faudra prendre en compte la variabilité des reliquats en fonction des rendements précédents, de la pluviométrie, du type de sol…  Les reliquats sont très importants pour bien préciser le calcul de dose et ne pas sous ou sur estimer la dose totale à apporter. L’enjeu de l’un ou de l’autre est une sensibilité à la verse ou à la maladie. Pour exemple, à montaison, une variété sur fertilisée sera plus sensible à la rouille jaune.

Depuis l’automne, les qualités de semi et les bonnes conditions météo ont permis un bon tallage et un bon développement racinaire sachant que les parcelles sauf rares exceptions n’ont pas exprimé de besoin d’azote au tallage. Cet apport à tallage est à réaliser seulement en situation de semis plus tardifs, de conditions hydromorphes ou de céréale chétive.

Prendre en considération la pluviométrie assez hétérogène à l’échelle de la région

Optimiser les apports pour une bonne efficacité de la fertilisation

Point crucial pour une bonne valorisation des éléments : 15 à 20 mm de précipitation dans les 10 à 15 jours suivant l’apport d’azote (organique comme minéral). Ils sont nécessaires pour la solubilisation de l’engrais, son infiltration dans le sol et ainsi sa totale efficacité. L’absence de pluie après un apport est défavorable à une bonne assimilation compte tenu de la volatilisation.

Le fractionnement

La cinétique des besoins et la vitesse d’absorption de l’azote sont proportionnelles au développement de la plante. Une parcelle de blé va absorber moins de 50 Kg N/Ha du semis au stade épi 1cm sur une durée de 140 à 150 jours alors qu’elle va absorber 100 à 150 Kg N/Ha entre le stade épi 1cm et floraison sur une durée de 60 à 80 jours. Par conséquent, l’intérêt du fractionnement en trois apports est reconnu pour être le plus efficace pour allier à la fois rendement et protéine. Il faut veiller à éviter la sur fertilisation en début de cycle au risque de s’exposer à l’apparition de maladies et à la verse.

Premier apport

Pas trop fort et pas trop tôt. Le premier apport se fait en général au stade tallage, il se limite à 30 /40 KgN/Ha. Regardez les bandes doubles densité, Il s’agit d’un indicateur visuel pour décider de réaliser ou non un apport au tallage. En l’absence de décoloration, l’impasse au tallage est possible. Dans ce cas, le premier d’apport sera à réaliser de façon à être disponible au stade épi 1 cm fin février-début mars environ. Un apport précoce n’aura aucun effet sur un manque de pieds ou de talles.

Deuxième apport

Il doit être réalisé à épi 1 cm et avant le début de la montaison. Comptez 8 à 10 jours avant ce stade pour des apports organiques ou engrais uréiques. À partir de la dose totale du prévisionnel, vous vous gardez en réserve 40 u pour le dernier apport et retirez la dose appliquée au premier. Si vous avez fait l’impasse du tallage, il est conseillé de fractionner cette dose en deux passages encadrant le stade épi 1 cm. Ce fractionnement permettra de limiter les risques de mauvaise efficacité en conditions sèches.

Troisième apport

Le dernier apport est réalisé entre le stade deux nœuds et le stade gonflement (idéalement stade dernière feuille étalée). Il a deux objectifs :  continuer l’alimentation et la production du grain et augmenter la teneur en protéine. Ce dernier apport améliore potentiellement le rendement de 3 à 5 Qtx.

N’oubliez pas : le pilotage grâce aux Outils d’Aide à la Décision (Satellite WANAKA) permettra de connaître le niveau d’alimentation azotée de la plante et de définir au mieux la dose qu’elle peut encore valoriser.

Comment réaliser un épandage de qualité, suivez le guide :

Après le bon choix du produit fertilisant, de la quantité à apporter et de la période d’apport correspondant au besoin de la culture, les modalités d’épandage sont déterminantes pour la précision de l’apport et le respect de l’environnement.

Il est important de bien préparer et de bien régler son matériel. Grâce au lien suivant, découvrez ou remémorez-vous les points clés à vérifier avant de démarrer vos épandages.

https://www.linkedin.com/posts/fertiline_comment-r%C3%A9gler-un-%C3%A9pandeur-dengrais-activity-7031718881027063808-1MZQ?utm_source=share&utm_medium=member_desktop

Orge de printemps : quelle conduite ?

Du 20 février au 20 mars, nous arrivons dans le créneau idéal pour semer cette céréale. Le respect de ces dates est important pour la réussite de la culture. Un semis trop précoce peut être risqué par rapport au froid, et un semis trop tardif limite le tallage et expose la culture à l’échaudage.

Un ressuyage de sol correct doit être associé à ces dates. Dans le contexte de ce début d’année 2023, les conditions sont réunies pour réussir l’implantation des orges de printemps.

Concernant la densité de semis, il faut tabler en Limons sains 280-300 gr/m2 alors qu’en terres plus superficielles, il faut monter à 300-330gr/m2. Plus le semis est tardif, plus il faut augmenter la densité, 30gr/m2 de plus au-delà du 15 mars. Les gros potentiels sont souvent obtenus avec des peuplements épis élevés.

L’orge de printemps apporte un réel intérêt dans la rotation notamment vis-à-vis des problèmes de graminées résistantes, comme le ray-grass qui lève de préférence à l’automne ou plus tard au printemps.

La stratégie de désherbage de cette culture est basée essentiellement sur la lutte contre les dicotylédones et les folles avoines. Dans le cas d’une pression pâturins, il faut absolument prévoir un herbicide racinaire en prélevée.

Attention à la verse sur cette espèce relativement sensible ! Il faut raisonner selon la densité et la fertilisation et/ou minéralisation de l’année.

Et donc pour la fertilisation, le fractionnement est conseillé, 50 unités d’azote efficace au semis ou à la levée puis la dose X-50u fin tallage.

Quant à la protection fongicide, le cas général est une application au stade dernière feuille début de sortie des barbes. Attention tout de même en cas de pression rynchosporiose et/ou oïdium. 

Cette culture présente de nombreux atouts et demande peu d’intrants. Attention à son potentiel aléatoire si on ne maîtrise pas la date de semis…

Récolte des dérobées

Les précipitations de cet hiver ont été plutôt supérieures à la médiane dans le Finistère et le Morbihan alors qu’on en est proches dans les Côtes-d’Armor et que le nord-est de la région est plutôt déficitaire. Cette pluviométrie plutôt favorable fait suite à un été de sécheresse historique. Les réserves du sol ne sont donc pas forcément reconstituées.

 

Dans ce contexte, nous savons que les ray-grass d’Italie ont la fâcheuse tendance à fortement consommer les réserves en eau des sols et impacter la culture suivante, qui elle est généralement la culture principale, le maïs. Ensiler tôt les dérobées, c’est avant tout permettre à la culture suivante de s’implanter correctement, mais c’est aussi produire des fourrages de qualité.

Comme le montre le graphique suivant, les valeurs alimentaires diminuent rapidement en se rapprochant de l’épiaison du ray-grass d’Italie.

 

 

 

Pour un fourrage de qualité, le stade idéal de récolte se situe à 10-20 cm de la hauteur de l’épi dans la gaine pour le ray-grass d’Italie et au stade bourgeonnement pour le trèfle. Et ce n’est pas difficile à observer. Un tour au champ et un couteau permettent très facilement d’ouvrir la gaine et de mesurer la distance entre le plateau de tallage et l’épi. L’opération à renouveler dans différents points de la parcelle.

Le chantier d’ensilage idéal pour s’assurer de préserver la qualité, ça serait quoi ?

  • Faucher l’après-midi, c’est le moment où les sucres sont les plus concentrés ;
  • faucher à plat ;
  • pas de fanage au printemps ;
  • andainer 24h plus tard ;
  • ensiler dans les 12h qui suivent ;
  • couper finement les brins (moins de 2cm) ;
  • viser 30 à 35% de MS.

Pour vérifier à la parcelle, à 30-35% d’humidité, en tordant une poignée d’herbe, les doigts s’humidifient, mais il n’y a pas de formation de goutte.