La News du VÉGÉTAL#14
Après une année 2022 marquée par des prix records, les céréales cotées sur la place parisienne renouent avec leurs prix d’il y a un an. Bien qu’ayant baissé de près de 150 €/t entre le pic du printemps dernier et cette mi-janvier, le blé parisien s’adjuge toujours sur des prix qui, il y a encore un an, étaient considérés comme historiques. En effet, les 280 €/t sur le marché parisien n’ont été traités qu’en 2007, 2010, 2012 et fin 2021. Même si le conflit armé en Mer noire perdure, la prime de risque qui avait été intégrée dans les prix des céréales s’est progressivement dégonflée, à mesure que le risque de voir les grains bloqués en Ukraine s’est estompé. De plus, les très belles récoltes de blé russe et australienne viennent apporter de la liquidité sur la scène internationale. Le risque de pénurie, un temps évoqué, n’est plus d’actualité. Il faut néanmoins nuancer cette image baissière, car de très fortes disparités existent entre les pays exportateurs. Si la Russie et l’Australie croulent sous les grains, la France, par exemple, a été très sollicitée en début de campagne et ses stocks fondent comme neige au soleil.
Le maïs est suiveur de cette tendance baissière, même si la météo en Amérique du Sud joue avec les nerfs des opérateurs locaux. En effet, un temps sec et chaud s’est installé en Argentine sur le mois de décembre, pénalisant les semis et la croissance des plants. A contrario, une météo pluvieuse au Brésil a favorisé les emblavements et la levée des plants. A date, les disponibilités en maïs pour le printemps/été prochain devraient satisfaire l’appétit des grands consommateurs mondiaux. Fin février, l’USDA publiera ses estimations de surfaces pour la campagne 2023/2024. Ce rapport est toujours très attendu par le marché, car il donne un peu la couleur de la future campagne US et ouvre l’âpre compétition de surfaces avec le soja.
Le colza européen continue à se replier face aux disponibilités qu’offre la campagne 2022/2023. Outre les très belles récoltes européennes, et notamment françaises, l’importation de graines de colza du bassin Mer noire et d’Australie vient alourdir un bilan déjà confortable. Le colza Euronext a donc perdu environ de 500 €/T entre le pic du printemps dernier et les cours à la mi-janvier.