La News du VÉGÉTAL#13
DÉCEMBRE 2022
L’année qui s’écoule restera profondément marquée par la guerre en Ukraine. Jamais, les professionnels actuels de la filière agricole n’avaient connu une guerre armée d’une telle ampleur sur le territoire européen. Du jour au lendemain, l’Ukraine, exportateur clés de produits agricoles a dû interrompre ses logistiques, mais également fermer ses usines. A cela, s’ajoutent les décisions géopolitiques de taxation ou de ban des exportations de grains qui ont mis le feu dans des marchés déjà très nerveux. Les prix des matières premières ont atteint en 2022 des niveaux de prix records. Le blé meunier s’est échangé à plus de 400 €/t sur la place parisienne, tandis que la graine de colza a dépassé les 1000 €/t.
Comme lors de chaque crise, les marchés et tous les opérateurs de la filière ont une capacité d’adaptation qui dépasse les attentes de tous les spécialistes. En premier lieu, il convient de citer la résilience des agriculteurs ukrainiens qui ont continué à travailler la terre. Il ne faut également pas oublier tous les professionnels de la logistique qui ont développé à « vitesse grand V », depuis l’Ukraine vers l’UE, de nouveaux flux. Dans ce contexte de guerre et de demande internationale soutenue, la mise en place d’un corridor a permis de garantir la sécurité alimentaire mondiale.
Pour 2023, tant que la guerre en Ukraine perdurera, un risque de forte volatilité prix existera sur les marchés agricoles. En effet, la géopolitique peut, à tout moment, reprendre la main et dicter les évolutions prix des matières premières. La météo restera également à surveiller de près car les stocks mondiaux sont tout juste équilibrés. Enfin, les craintes macroéconomiques devraient peser sur la demande mondiale, malgré un léger regain attendu en Chine. A la rédaction de cette note, le spectre d’une récession mondiale semble s’affirmer comme scenario privilégié pour l’année à venir.