La News du VÉGÉTAL#12
NOVEMBRE 2022
Malgré une météo peu favorable à l’observation des pucerons, ces derniers sont bien présents dans les parcelles. Surveillez-les !
Les températures douces et l’absence de fortes pluviométries cet automne ont permis de récolter le maïs plus tôt que les années précédentes. Les parcelles étant libres, les semis ont pu débuter très précocement au mois d’octobre.
Aujourd’hui, la moitié des parcelles suivies par le Bulletin de santé du végétal a atteint le stade 2 feuilles étalées, ce qui constitue une avance considérable par rapport à la moyenne.
Une des conséquences des températures douces de ces quinze premiers jours de novembre est la forte activité des pucerons. De la levée jusqu’au stade 3 feuilles, la sensibilité du blé et de l’orge est très forte.
En semaine 46, près de 50% des parcelles suivies pour ce ravageur sont infestées et elles ont presque toutes dépassées le seuil de risque à savoir 10% de plantes infestées, ou présence de pucerons depuis plus de 10 jours.
Répartition géographique des parcelles observées pour le puceron (semaine 46 – Réseau BSV)
Le niveau de risque reste élevé pour ces prochains jours, notamment si les conditions restent favorables, c’est à dire supérieures à 12°C comme le montre cette figure ci-dessus.
Cependant, une intervention doit se justifier et se positionner par la présence de pucerons sur vos parcelles. Il ne faut pas systématiquement la positionner lors du désherbage.
Zoom sur la biologie des pucerons :
Le puceron du merisier à grappes (Rhopalosiphum padi), de couleur vert olive à brun, mesure jusqu’à 2,3 millimètres. Il possède une large zone de couleur rouille à la base des cornicules. Ces dernières sont sombres, courtes et terminées par une collerette.
Ce sont des vecteurs de la Rouille Nanisante de l’Orge (BYDV). Ce virus est persistant ; une fois infecté, le puceron reste infectieux toute sa vie. Les cultures touchées sont le blé, l’orge, le triticale, l’avoine, le seigle mais aussi le maïs.
Les symptômes sont, sur orge, des pieds malades qui restent nains et qui jaunissent (aspect moutonné des parcelles). La nuisibilité peut être de 100%. Sur le blé, le nanisme est moins prononcé que sur l’orge. Un rougissement de l’extrémité des dernières feuilles peut être identifié. Sur cette culture, la nuisibilité peut atteindre 30 quintaux par hectare.
Comment observer les pucerons sur la parcelle ?
L’observation sur vos parcelles reste la priorité avant de décider d’une intervention.
Elle s’effectue de la levée jusqu’aux premières températures froides significatives, autour de 3°C (voire des gelées) sur plusieurs jours.
Tôt le matin ou en conditions froides et pluvieuses, les pucerons sont beaucoup plus difficiles à voir car ils sont souvent positionnés à l’insertion des feuilles ou au pied des plantules. Dans des conditions de visite non favorables, l’absence d’observation de pucerons ne signifie pas qu’il n’y en a pas !
Pour l’observation :
- Privilégier les conditions ensoleillées, sinon a minima les heures les plus chaudes de la journée (fin de matinée / début d’après-midi).
- Observer les zones de la parcelle les plus à risque (proches des haies ou de réservoirs potentiels tels que les bandes enherbées, jachères, maïs…).
- Rechercher la présence de pucerons sur des séries de 10 plantes (plusieurs lignes de semis).
Et dans le cas d’un dépassement du seuil de risque ?
Pour rappel, le seuil de risque est le suivant : 10% des pieds colonisés par au moins un puceron ou présence de pucerons sur la parcelle depuis plus de 10 jours.
De plus, il n’est pas utile d’intervenir pour les variétés d’orge tolérantes à la JNO (Cf Caractéristiques des variétés Arvalis).
Si le seuil de risque est franchi, intervenir dans de bonnes conditions (absence de vent, hygrométrie élevée…).
Exemples d’applications possibles :
- Karaté Zeon à 0.075L
- Judoka Gold à 0.125L