La News du VÉGÉTAL#12
NOVEMBRE 2022
Ce mois d’octobre est le plus chaud jamais enregistré en France depuis le début des mesures en 1945, détrônant 2001.
Dans la précédente newsletter, nous vous annoncions un démarrage du mois d’octobre très chaud. Cela s’est confirmé et même amplifié lors des deux dernières décades avec des températures moyennes journalières atteignant 18.5°C le 19/10 à Ploezal et Châteaubourg.
Au global sur le mois d’octobre, nous terminons en Bretagne avec un excédent thermique de plus de 2°C par rapport à la moyenne des températures des 10 dernières années (15°C en moyenne contre 13°C les années précédentes). Autrement dit, nous avons bénéficié en octobre de températures habituellement rencontrées en septembre. Cela va de pair, cette météorologie atypique nous amène à un écart positif en degrés jour sur octobre situé entre 50 et 100 degrés jour (gradient ouest-est) par rapport aux 20 dernières années.
Côté précipitations, elles sont déficitaires de plus de 30% à l’échelle bretonne avec des pluies le plus souvent orageuses (donc très aléatoirement réparties) majoritairement présentes en deuxième décade.
Un démarrage du mois de novembre dans la continuité du mois d’octobre
Dans la continuité du mois d’octobre, le mois de novembre garde l’excédent thermique des 2°C (12°C de moyenne contre 10°C sur les 10 dernières années). Les précipitations augmentent par rapport au mois d’octobre mais reste malheureusement très faibles par rapport à la saison avec un déficit d’environ 42% par rapport aux deux premières décades de l’an passé.
Les conséquences agronomiques et sanitaires
D’un point de vue physiologique, ces températures douces voire chaudes et ces quelques orages ont permis pour la plupart des secteurs une très bonne levée des céréales. Pour rappel, les céréales ont besoin d’environ 150 degrés-jour (base 0°C) pour lever. Cette durée est donc passée d’une valeur habituelle de 10 à 15 jours à plutôt 7-10 jours cette année. Ces deux facteurs combinés permettent également une bonne minéralisation des sols.
L’émission et la croissance des feuilles de céréales va par ailleurs être plus rapide comme nous pouvons le constater sur les colzas et sur les prairies. Le contexte 2022 va donc générer des feuilles légèrement plus grandes, et une émission accélérée.
Parallèlement, ces conditions climatiques sont favorables aux infestations de pucerons qui ont augmenté cette semaine avec un seuil de risque dépassé dans la plupart des parcelles rendant les observations indispensables. Les conditions sont également favorables aux limaces dont la pression reste pour le moment très faible mais est à surveiller jusqu’au stade 3-4 feuilles.
Malgré le retour des précipitations, celles-ci demeurent très déficitaires par rapport à la moyenne ne permettant pas de rattraper les réserves utiles pour le moment. La bonne gestion des dates de récolte des dérobées et des luzernes sera donc importante pour anticiper les manques d’eau potentiels sur maïs.