La News du VÉGÉTAL#12
NOVEMBRE 2022
Après avoir fortement dénoncé le principe du corridor, la Russie est finalement revenue à la table des négociations. A la suite d’âpres négociations et un suspens digne d’un scenario hollywoodien, les parties prenantes sont tombées d’accord le 17 Novembre pour reconduire le corridor d’exportations en Mer Noire.
Depuis la reprise des discussions début novembre, les marchés avaient anticipé cet accord et les cours des céréales parisiennes se sont repliés de 40 €/t. Les prix du blé reviennent proches des 310 €/t, niveaux qui n’avaient pas été atteints depuis le mois d’Aout. Dans le même temps, le commerce mondial retrouve des couleurs en cette fin d’année. Si l’origine française est de nouveau sollicitée par les grands importateurs, les prix du blé russe restent les plus compétitifs sur de nombreuses destinations. Ce dynamisme de la demande mondiale est à suivre de près car les indicateurs économiques mondiaux ne sont pas au vert.
En maïs, les yoyos de l’estimation du rendement US par l’USDA reflètent la difficulté qu’ont eu les analystes à prédire la récolte nord-américaine tant l’hétérogénéité des conditions de développement a été importante selon les Etats. Bien que la production US reste inférieure aux attentes du marché, le bilan mondial de maïs s’alourdit de plus en plus avec, d’une part, la poursuite des exportations au départ de la Mer Noire et, d’autre part, l’avancée des semis en Amérique du Sud.
Tout comme le blé, les cours du maïs sur Euronext se sont nettement repliés, perdant également 40 €/t.
Le colza suit la même tendance baissière que les céréales, conséquences d’un fort repli des prix des huiles végétales. Il ne faut également pas oublier les très bonnes récoltes européennes qui offrent des disponibilités conséquentes aux triturateurs. Enfin, il est important de souligner la remontée presque spectaculaire et surtout inattendue de l’euro face au dollar. Alors qu’il y a encore 2 semaines, le dollar était plus fort que la devise communautaire, la parité est désormais à 1,04 !
Avec la reconduction du corridor, les marchés devraient en toute logique se détacher un peu de la géopolitique pour se recentrer sur les fondamentaux. Mais depuis plus de 2 ans maintenant, les aléas se multiplient et l’aversion au risque des opérateurs est forte. La volatilité devrait donc perdurer sur les marchés agricoles.