La News du VÉGÉTAL#11
OCTOBRE 2022
Depuis le début de la guerre en Ukraine, fin février, la géopolitique est devenue l’élément principal de la volatilité des prix des matières premières agricoles. Les fondamentaux, pourtant cruciaux pour l’établissement de la loi de l’offre et la demande, sont relégués au second plan.
Les récoltes nord-américaines de maïs et de soja ne cessent d’être revues à la baisse par le ministère agricole US. Ainsi, mois après mois, l’offre américaine se réduit. Entre la guerre en Ukraine et la sécheresse en Europe cet été, les disponibilités de maïs pour ce début de campagne ne sont pas conséquentes. En effet, ce sont les récoltes sud-américaines du printemps prochain qui devraient venir détendre les bilans. D’ailleurs, les semis sud-américains se déroulent correctement, pour ne pas dire très bien pour ceux de soja.
Si l’offre en céréales et soja reste tendue jusqu’à l’arrivée des récoltes de l’hémisphère Sud, la demande mondiale retenue par l’USDA ne prend pas en compte une dégradation notable des économies mondiales. Certains analystes estiment que, compte-tenu des niveaux de prix actuels, de la hausse des coûts de production et transformation, de la faible santé économique de la Chine, un risque réel existe de voir la demande mondiale marquer le pas. Les indicateurs économiques mensuels des différentes puissances mondiales seront à suivre de près.
En blé, les semis avancent en Hémisphère Nord, avec un point de vigilance en mer Noire où les agriculteurs ukrainiens et russes accusent un retard par rapport à la moyenne. Les récoltes en Hémisphère Sud sont hétérogènes. En Argentine, le sec de ces dernières semaines a impacté les cultures alors que les pluies en Australie ont boosté le rendement.
Côté géopolitique, tous les yeux des opérateurs restent rivés sur les négociations pour la poursuite du corridor. Les prochaines semaines seront encore riches en rebondissements.