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La News du VÉGÉTAL#10

SEPTEMBRE 2022

#10 | Marché céréales
Une rentrée des grains aux mille questions

Guerre en Ukraine, rendements des cultures de printemps, demande mondiale, semis en Amérique du Sud, parité euro/dollar…sont autant de sujets qui animent au quotidien les marchés agricoles.

Après l’été caniculaire que l’Europe a subi, les chiffres des récoltes de maïs et tournesol sont attendus avec impatience. S’il y a un consensus des analystes pour dire que la production sera l’une des pires que l’UE n’a jamais connu, en revanche, le rendement fait encore débat. Pour pallier le manque de maïs en UE, les exports ukrainiens doivent se poursuivre par voie maritime. En effet, il y a toujours un excédent de maïs en Mer Noire à exporter, malgré une récolte 2022 en Ukraine 50% inférieure à celle de 2021. C’est d’ailleurs ce flux de maïs au départ de l’Ukraine et à destination de l’UE que Vladimir Poutine pointe du doigt.

En effet, le président russe remet en cause le principe des corridors car, à date, la majorité des grains qui sont sortis d’Ukraine ont été en Europe, et non dans les pays les plus pauvres. A l’écriture de cette note, les exports maritimes à destination de l’UE depuis les ports ukrainiens représentent 43% du maïs et 21% du blé. De nouvelles discussions vont avoir lieu entre la Russie et la Turquie à propos du maintien ou non de ce corridor. Il est vital de rappeler que sans ces corridors en Mer Noire les bilans céréaliers ne sont pas équilibrés. L’exercice est donc périlleux et la diplomatie devra être le maître mot dans ce contexte géopolitique très tendu.

Pendant ce temps, les opérateurs gardent un œil sur les semis en Amérique du Sud qui vont débuter. En effet, les bilans de maïs en UE et aux USA ne sont pas satisfaisants et il y a nécessité à avoir de très belles récoltes au printemps prochain. Enfin, l’évolution de la parité euro-dollar reste un élément de volatilité forte sur les marchés agricoles. La devise communautaire ne parvient pas à rebondir durablement au-dessus des 1€ pour 1$, renchérissant de facto le prix des produits agricoles.

Dans ce contexte aux interrogations multiples et face à une demande mondiale qui marque le pas, les opérateurs de marchés restent très prudents et la nervosité sur les marchés agricoles demeure présente.