La News du VÉGÉTAL#07
JUIN 2022
C’est la forte précocité de l’année qui en est la principale responsable. 2022 apparaît comme l’année la plus précoce de ces 20 dernières années avec les 500 degrés-jours atteints fin juin, contre 350°C habituellement à cette même date. Ainsi, des vols précoces de pyrales sont attendus sur le territoire.
Pour conserver la fiabilité et la solidité des résultats de nos essais, il a semblé essentiel de protéger le maïs vis-à-vis de ces ravageurs. Des trichogrammes ont donc été disposés sur nos essais de Pommerit-Jaudy, Noyal et Morieux afin de lutter contre la pyrale.
La pyrale, qu’est-ce que c’est ?
Ce lépidoptère est l’un des principaux ravageurs du maïs en France, et il progresse de plus en plus au fil des années sur les quatre départements bretons avec un gradient Sud-Nord et Est-Ouest. Le réchauffement des températures participe à ce phénomène.
Ce papillon pond ses œufs sur la surface inférieure des feuilles du maïs en début d’été.
Les chenilles issues des œufs se déplacent sur la tige et les épis du maïs dans lesquelles elles creusent des galeries. Les larves fragilisent le maïs et la partie haute de la plante ne s’alimente plus correctement. Les perforations au niveau des épis deviennent une porte d’entrée aux maladies telles que les fusarioses. Ce ravageur peut causer de grosses pertes de rendement de l’ordre d’1t/ha de MS en fourrage et 6-7 qtx/ha en maïs grains, ce qui entraîne des pertes économiques importantes.
Le début d’activité de vol s’établit autour de 350 degrés-jours avec une période plus intense d’activité des pyrales à partir de 500 degrés-jours.
La lutte commence dès la récolte du maïs, la pyrale finissant son cycle dans le bas de la tige du maïs où elle passe l’hiver en diapause, il est donc important de broyer les cannes de maïs et d’enfouir les résidus pour diminuer la population. Il ne faut pas compter sur le froid pour limiter la pression, les larves peuvent résister à des températures allant jusqu’à -25°C.
Plus tard en saison, plusieurs solutions existent pour lutter efficacement contre ce ravageur. Tout d’abord, des pièges permettent de connaître le début et le pic de vol de ce papillon et de mettre ainsi en place une lutte adaptée comme une solution de biocontrôle grâce à l’utilisation de trichogrammes. Cet hyménoptère est un parasitoïde de taille inférieur au millimètre. Il pond ses œufs directement dans les œufs de son hôte, entraînant leur mort et empêchant donc la naissance de la larve. La protection à l’aide de trichogrammes présente une efficacité de l’ordre de 75% en moyenne dans les conditions optimales de mise en œuvre. La mise en place de cette « mini guêpe » se fait soit par plaquette (pose manuelle) au début du vol des pyrales, soit par capsules déposées par drone à conditions que le maïs soit couvrant.
La lutte chimique, elle, se positionne au pic des vols et présente une efficacité légèrement supérieure.
La vigilance doit être importante vis-à-vis de ce ravageur. Si les différents moyens de lutte ne sont pas mis en place, la population risque d’augmenter dans les années futures.