La News du VÉGÉTAL#06
MAI 2022
La campagne 21/22 s’annonçait compliquée. Elle s’avère explosive.
Jamais les marchés agricoles n’avaient connu pareille conjoncture : tension des bilans, guerre armée, contexte inflationniste, géopolitique, adversité climatique, prix records…
A des bilans céréaliers justes équilibrés à l’automne dernier, s’est ajoutée la guerre en Ukraine. Ce conflit armé a provoqué un tsunami sur les marchés agricoles. La Russie et l’Ukraine sont devenus au fil des ans des acteurs incontournables des marchés des grains. Ils comptent pour près de 30% des échanges mondiaux de blé et plus de 15% pour le maïs. Leur quasi retrait du commerce mondial a très fortement déstabilisé les flux, en réduisant drastiquement les possibilités d’achats pour les grands pays importateurs. De plus, dans un contexte de conflit armé qui désormais dure dans le temps, les inquiétudes portent maintenant sur les récoltes 2022. Les questions sans réponses sont nombreuses et alimentent la volatilité des marchés. Quelles surfaces seront emblavées ? Les agriculteurs pourront-ils récolter ? Les ports rouvriront-ils ?
Face à ces inconnues et à une adversité climatique notable depuis le printemps en hémisphère nord, avec des sécheresses en Inde, USA et maintenant en UE, les perspectives de récoltes 2022 sont inquiétantes. Les projections des bilans 22/23 par l’USDA le 12 Mai dernier n’ont rien de rassurantes. Plus le temps passe et plus la demande apparaît supérieure aux disponibilités. Le marché se prépare donc à un rationnement.
Dans ce contexte inflationniste fort, mettant en péril la sécurité alimentaire mondiale, certains pays, comme l’Inde, mettent en place des BAN à l’export afin de conserver les ressources pour leur marché domestique. Ces décisions politiques ont pour effet ricochet de déstabiliser la loi de l’offre et la demande et provoquent la panique sur les marchés.
Avec un prix du blé à plus de 400 €/t sur Euronext à l’aube des moissons de l’hémisphère nord, les inquiétudes sont immenses pour la campagne 22/23. Les prochaines semaines seront décisives, tant sur le plan climatique que géopolitique.