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La News du VÉGÉTAL#04

MARS 2022

#04 | Marché céréales
Les marchés agricoles dans tous leurs états

En moins d’un mois, le conflit armé en Ukraine a rendu possible ce qui était jusqu’alors considéré comme impossible sur les marchés agricoles.

Les prix traités ainsi que la volatilité journalière ont battu tous les records…420 €/t en blé, 380 €/t en maïs, 900 €/t en colza… L’irrationnel, la peur et la panique se sont donc emparés des marchés.

Les céréales sont très fortement impactées par cette guerre. En effet, l’Ukraine et la Russie représentent 29% des exportations de blé. L’Ukraine, à elle seule, participe à 16% du commerce mondial du maïs. Se priver de cette région du monde pour approvisionner les grands pays importateurs de céréales, tels que l’Egypte, l’Algérie ou l’Iran, semble impensable. Et pourtant.

Depuis le 24 février, les ports ukrainiens sont fermés. De plus, suite aux sanctions appliquées contre la Russie, de nombreuses compagnies maritimes ne chargent plus en Russie. Les flux se détournent donc du bassin Mer Noire vers l’Europe de l’Ouest. Cependant, le réservoir de grains se situe, cette campagne, en Mer Noire. Les stocks des pays européens baissent dangereusement alors que des stocks de céréales s’accumulent en Russie et en Ukraine. Une chose est sûre, il n’y aura pas assez de blé disponible (hors Mer Noire) pour tenir jusqu’aux nouvelles récoltes estivales. La demande devra être coupée.

La graine de colza suit le rebond spectaculaire des céréales, conséquence d’un appel d’air sur le marché des huiles végétales. En effet, depuis l’invasion russe, les triturateurs ukrainiens ont cessé toute activité. Premier producteur d’huile de tournesol avec une trituration annuelle de 15 Mt de graines, le retrait de l’Ukraine du marché doit être compensé par d’autres huiles végétales. La demande en huile de colza a donc bondi, dans un contexte de faibles disponibilités en graines de colza.

Depuis le 24 février, les cours des matières premières agricoles fluctuent au gré des comptes-rendus militaires…une première !
Tant que la guerre régnera en Ukraine, la géopolitique restera l’élément principal des évolutions de prix.