La News du VÉGÉTAL#03
FÉVRIER 2022
Les tensions entre l’OTAN et la Russie au sujet de l’Ukraine affolent les bourses mondiales. La volatilité s’intensifie sur les marchés céréaliers, fortement dépendants des pays de la Mer Noire. En effet, l’Ukraine et la Russie produisent à eux deux 14% des récoltes de blé et représentent 29% des exportations mondiales (données de la campagne 21/22). Année après année, l’essor de la production des blés Mer Noire rend ces deux pays stratégiques dans le commerce des grains. Un conflit armé pourrait avoir comme conséquence directe une interruption immédiate des flux dans cette région du monde. Si ce scenario venait à se réaliser, les principaux pays importateurs de blé, comme l’Egypte ou l’Algérie, rencontreraient de très fortes difficultés à s’approvisionner. Les nerfs des opérateurs sont donc soumis à rude épreuve.
En maïs, la météo en Amérique du Sud est contrastée. Au Brésil, les semis de la Safrinha se déroulent très bien et promettent, à date, une récolte de maïs record. En Argentine, la situation est plus tendue, conséquence d’un temps sec encore très présent. De plus, les tensions en Mer Noire ajoutent de l’incertitude sur le commerce mondial de la céréale secondaire. En effet, l’Ukraine doit exporter cette année 34 Mt de maïs. Elle pèse, à elle seule, 17% du commerce mondial !
Depuis un mois, bien qu’ils restent volatiles, les cours du colza semblent vouloir se stabiliser dans une fourchette de prix comprise entre 680 et 710 €/t. La graine de colza est donc prise en étau entre un bilan européen 21/22 très serré, nécessitant de très importants volumes d’import, des surfaces 22/23 qui devraient être en hausse et surtout une demande en huile de colza pour les biocarburants qui marque le pas. Enfin, le rallye haussier de la graine de soja US continue à maintenir les prix de la graine de colza sur des niveaux de prix historiquement très élevés.