La News du VÉGÉTAL#01
DÉCEMBRE 2021
Porté par des fondamentaux haussiers, le blé européen est venu tutoyer des niveaux de prix supérieurs aux 300 €/t. Les récoltes décevantes de l’hémisphère nord et la demande dynamique en ce début de campagne ont tiré les cours de la céréale vers des sommets. Les stocks de blé des grands pays exportateurs sont très réduits, s’affichant même en dessous de ceux de la campagne 2007/2008.
Les récoltes de maïs de l’hémisphère nord s’achèvent, avec de bonnes surprises, notamment en France et en Ukraine. Malgré une offre supérieure à l’attendu sur le continent eurasien, les prix de la céréale secondaire suivent ceux du blé. En effet, la demande en maïs est également très forte sur ce début de campagne, et ce d’autant plus que son écart de prix avec le blé lui donne un avantage concurrentiel notable chez les fabricants d’aliment du bétail.
La situation en colza est très compliquée. Les récoltes mondiales semblent, sur le papier, insuffisantes pour répondre à la demande, notamment en Europe. Suite à la sécheresse cet été au Canada, la récolte de canola a été révisée en baisse de 40% par rapport aux attentes initiales. Ce colza OGM était de plus en plus importé en Europe ces dernières années afin de palier la décroissance structurelle de la production de colza européen. Si la demande en biocarburants s’est révélée très forte cet été et en ce début d’automne, les pétroliers achètent désormais avec prudence. En effet, la reprise de l’épidémie de Covid-19 à travers la planète rend la demande imprévisible.
Le repli des cours de ces derniers jours fait notamment écho à la baisse violente des bourses mondiales avec l’apparition d’un nouveau variant du Covid-19. Les bourses ont fortement corrigé, tout comme les matières premières qui, souvent, avaient pulvérisé leurs précédents records de prix. Désormais, les marchés vont se tourner vers les conditions climatiques de l’hémisphère sud et vont scruter avec attention le développement de la Nina. De grands espoirs reposent sur les récoltes sud-américaines pour accroître les disponibilités et détendre les bilans mondiaux, notamment en maïs.
Dans ce contexte, la volatilité restera forte sur les marchés agricoles encore plusieurs semaines, voire plusieurs mois.